Perspectives toujours incertaines pour l'économie américaine

C'est, dans son style habituel, un jugement plein de prudence et de nuances sur l'état de l'économie américaine qu'a porté Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale américaine (FED), lors d'une intervention devant le Congrès. Selon lui, il "n'est pas déraisonnable d'attendre une reprise de l'activité économique", mais la date et l'ampleur de celle-ci demeurent "incertaines". Et de toutes façons, il est trop tôt pour porter un jugement catégorique sur les perspectives de l'économie, les données recueillies depuis la fin de la guerre en Irak étant encore insuffisantes...Certes, estime le président de la Fed, la fin du conflit augure bien de l'avenir. Mais dans l'immédiat, les dernières informations en matière de marché du travail et de production "ont été décevantes". Pas de quoi s'affoler, toutefois: il s'agit là sans doute de la conséquence "de décisions prises par les entreprises avant le début de la guerre" et il faudra donc encore de nombreuses semaines de données économiques pour juger des évolutions en cours.Alan Greespan relève que différents facteurs devraient contribuer à une reprise de l'économie: les taux d'intérêt sont faibles, des fonds sont disponibles pour les emprunteurs solides et les prix de l'énergie sont orientés à la baisse. A ce sujet, le président de la Fed mentionne tout de même que la remontée récente des prix du brut "deviendrait inquiétante si elle se poursuivait".Estimant que les conséquences de l'épidémie de SRAS sont pour le moment négligeables pour l'économie américaine, Alan Greenspan réaffirme son analyse selon laquelle l'inflation est désormais "minimale". Au point, souligne-t-il, que le principal risque, désormais, est celui d'une nouvelle "chute substantielle et malvenue de l'inflation" dans les trimestres à venir - même si ce risque demeure mineur.Apportant sa pierre au débat en cours sur les dangers de déflation, le président de la Fed a affirmé, en réponse à des questions, qu'il n'y avait aucun risque de voir la Fed manquer de moyens d'intervention. Même si ses taux sont proches de zéro (1,25% actuellement), ils peuvent encore être diminués. Et la Réserve fédérale, a-t-il ajouté, dispose également de possibilités d'action pour faire baisser les taux à long terme.Finalement, estime-t-il, la question principale est de savoir si les entreprises vont accélérer leurs investissements. "Une prudence persistante de leur part serait un obstacle à une amélioration de la conjoncture économique", a affirmé Alan Greenspan. Très conformes à ses précédentes interventions, ces déclarations de ce jour n'émeuvent pas beaucoup les marchés. Dans la matinée, à Wall Street, les indices sont en léger repli.
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