Nouvelle rechute de l'industrie américaine

Les industriels de Chicago avaient donné le ton hier: le secteur manufacturier aux Etats-Unis est entré dans une nouvelle phase de contraction en mars. Le mois dernier, l'indice des directeurs d'achats (ISM) est tombé à 46,2, après 50,5 en février. Non seulement cet indicateur retombe sous le seuil des 50 points qui marque la frontière entre contraction et expansion pour un secteur d'activité, mais en plus il ressort inférieur aux attentes des analystes. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un indice à 48,6.Le secteur manufacturier, qui représente environ 17% du PIB américain, avait renoué avec l'expansion en octobre dernier. La rechute du mois de mars peut sans doute s'expliquer par la situation géopolitique. Alors que les Etats-Unis se préparaient activement à la guerre contre l'Irak, les industriels sont apparus réticents à embaucher ou à investir. Cet attentisme a évidemment contribué au malaise économique ambiant, "la guerre semble avoir freiné la demande dans nombre de secteurs", souligne d'ailleurs l'institut qui publie cet indicateur. L'avenir ne semble guère plus porteur. L'enquête publiée aujourd'hui montre que le sous-indice relatif aux nouvelles commandes a chuté de six points, traduisant le scepticisme des industriels à court terme. Conséquence logique de tout cela: les perspectives en matière d'emploi ne sont pas réjouissantes. Sur ce front en particulier, on devrait en savoir plus dès vendredi avec la publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis. Les économistes s'attendent à une nouvelle dégradation de la situation de l'emploi pour le mois de mars, avec un taux de chômage qui pourrait s'établir à 5,9%.L'industrie européenne également paralysée par la guerre en Irak. Après une légère amélioration en janvier et en février, l'activité industrielle dans la zone euro est repassée elle aussi sous le seuil des 50 points, tombant à 48,4 exactement. Toutes les composantes de l'indice se sont dégradées, mais ce sont les commandes nouvelles - dont le recul est inégalé depuis janvier 2002 - qui accusent la plus forte baisse et constituent la principale source d'inquiétude. Cela montre que la paralysie de l'activité industrielle risque de perdurer dans les semaines voire dans les mois qui viennent, surtout si la guerre en Irak s'enlise. En France particulièrement, l'indice est retombé à son plus bas niveau depuis janvier 2002.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.