Combats de plus en plus violents en Irak

Les soldats engagés en Irak font de "bons progrès", mais "la guerre est loin d'être terminée": c'est le message qu'a délivré le président George W. Bush, en visite mercredi au siège du Commandement central (Centcom) américain, en Floride.Une semaine après le début des hostilités, les forces anglo-américaines sont confrontées à de multiples difficultés dans leur avancée vers Bagdad. Outre une météo peu favorable, avec tempêtes de sable et pluies de boue, il leur faut affronter de multiples embuscades et opérations de harcèlement.Malgré tout cela, l'étau se resserre autour de la capitale irakienne, qui est toujours l'objet de nombreux bombardements. Parmi les cibles de la coalition, mercredi, figurait notamment le quartier où se trouvent le ministère irakien de l'Information et la télévision. Des attaques ont également touché les bâtiments qui abritent les unités de la Garde Républicaine, l'unité d'élite du régime chargée de défendre Bagdad.Mais tous les bombardements n'atteignent pas des cibles militaires: deux missiles ont semble-t-il frappé un marché dans un quartier populaire du nord-est de la ville, selon la défense civile irakienne, faisant au moins 14 morts. La progression vers Bagdad de centaines de chars américains a été fortement perturbée par une violente tempête de sable, qui a obligé le convoi à s'immobiliser au nord-ouest de la ville de Nassiriyah. Les opérations aériennes de la 101e division aéroportée américaine ont été également interrompues. Deux hélicoptères de combat américains, un Apache et un Black Hawk, étaient portés disparus dans le sud de l'Irak, où la visibilité était réduite.Après les combats meurtriers de Nassiriyah, c'est désormais au centre de l'Irak que les forces alliées rencontrent des poches de résistance. Les troupes américaines auraient été attaquées à l'est de Najaf, une ville sainte chiite sur l'Euphrate, à 150 km de Bagdad. D'après des sources américaines, ces affrontements auraient fait un millier de morts du côté irakien. Ce qui serait le plus lourd bilan depuis le début de l'offensive américano-britannique jeudi dernier.Un assaut contre Bassorah n'est plus exclu Une grande incertitude continue d'entourer la situation à Bassorah. Selon le ministère britannique de la Défense, la plus grande ville chiite du pays aurait été le théâtre d'un début de soulèvement populaire réprimé par le régime de Saddam Hussein. Les autorités irakiennes ont catégoriquement démenti toute insurrection, qualifiant ces propos de "mensonges". D'après les Britanniques, "il a été confirmé sur place que des forces irakiennes ont tiré au mortier contre leur propre population". Les forces américaines et britanniques ont à leur tour ouvert le feu et détruit ces mortiers, selon ce communiqué. Dans ces conditions, la coalition américano-britannique ne paraît plus exclure un assaut prochain contre Bassorah. "Nous devrons probablement aller dans Bassorah et affronter toute résistance", a déclaré un porte-parole militaire britannique.Si l'essentiel des combats se déroule au sud de Bagdad - la coalition veut sécuriser cette zone avant d'attaquer la capitale irakienne - le nord du pays est également frappé par des bombardements. Des chasseurs bombardiers américains y ont attaqué une cible présentée comme "un camp terroriste d'Al-Qaïda" par un officier américain. Les forces américaines ont bombardé à plusieurs reprises depuis le début de la guerre des positions d'Ansar al-Islam, un groupe islamiste kurde accusé par Washington d'être lié au réseau terroriste d'Oussama ben Laden. Enfin, selon la chaîne de télévision qatariote Al-Jazira, des raids aériens ont été menés également sur Mossoul mercredi matin.Réunion du Conseil de sécurité des Nations unies A Washington, le président américain a demandé de son côté au Congrès un collectif budgétaire de 74,7 milliards de dollars (70,13 milliards d'euros) pour financer le conflit et des mesures de protection contre les attentats aux Etats-Unis (lire ci-contre). Mercredi soir, le président américain devait rencontrer le Premier ministre britannique Tony Blair. Ce dernier passe deux jours aux Etats-Unis afin d'évoquer avec le président américain l'après-Saddam Hussein et la relance du processus de paix israélo-palestinien. Parallèlement à cette rencontre se tient au siège des Nations unies à New York une réunion publique d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu, convoquée à l'initiative de la Ligue arabe et du mouvement des Non-alignés.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.