Le froid et la faiblesse des stocks dopent les cours du pétrole

La fièvre qui s'est emparée des prix du pétrole depuis plusieurs jours ne se dément pas. Vendredi matin à Londres, sur l'International Petroleum Exchange (IPE), le baril de Brent s'est négocié au delà du seuil symbolique des 31 dollars, à 31,15 dollars. Ce n'était plus arrivé depuis le mois de mars dernier, date du début de la guerre en Irak. Vers midi, les cours s'étaient quelque peu repliés à 30,90 dollars, soit 10 cents de mieux que le cours de clôture de jeudi.Cet accès de fièvre sur les tarifs de l'or noir s'explique par la crainte qu'ont les intervenants d'une pénurie sur le marché pétrolier. L'étroitesse des stocks mondiaux, alors que l'hiver a à peine démarré, alimente ces spéculations. "Il y a un phénomène de mémoire de marché, les opérateurs craignent un hiver aussi froid que l'an dernier alors que les stocks sont bas et la demande soutenue", a indiqué à l'AFP Frédéric Lasserre, analyste à la Société Générale. Mercredi, les statistiques hebdomadaires sur les stocks de pétrole aux Etats-Unis ont provoqué un électrochoc: au 12 décembre, le niveau des inventaires de brut était inférieur de 4,1% à celui de la même époque de l'an dernier. Les stocks d'essence et de produits distillés (incluant le fioul domestique) étaient quant à eux en retrait de 2,3% par rapport à 2002.Selon Frédéric Lasserre, le gazole est au coeur des inquiétudes du marché, car "c'est le produit le plus tendu en Europe en cette période hivernale, et les stocks sont aussi bas que l'an passé". "Les investisseurs se souviennent que l'hiver avait été très froid l'année dernière, dopant les prix du gazole en début d'année 2003", a expliqué l'analyste de la Société Générale. Les préoccupations météorologiques sont aussi importantes aux Etats-Unis, où une vague de froid avec risque de tempête de neige est annoncée pour les fêtes de Noël. Ces facteurs climatiques contribuent à pousser les cours vers le haut. Du côté de l'Opep, même si le prix du baril sort nettement de la fourchette fixée par le cartel, il n'est pas question d'augmenter la production. Au contraire, dans la crainte d'un effondrement de la demande au printemps, les pays membres de l'Opep pourraient décider de fermer un peu plus les vannes lors de leur réunion de février. De plus, certains pays, notamment l'Arabie Saoudite, soulignent que la dépréciation du dollar réduit leur pouvoir d'achat.
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