L'inflation accélère dans la zone euro

La poussée de fièvre était attendue. Le mois dernier, l'inflation dans la zone euro a accéléré à 2,3% sur un an, contre 2,2% le mois précédent. Eurostat, qui publie ces statistiques, revoit ainsi en hausse sa première estimation, publiée le 3 janvier, qui tablait sur une stabilisation de la hausse de prix en décembre. L'inflation de la zone euro demeure ainsi supérieure au seuil de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), mais son accélération peut s'expliquer assez aisément par des facteurs conjoncturels. Le premier d'entre eux est évidemment la hausse des prix du pétrole, liée à la situation en Irak et au Venezuela. Eurostat précise que les prix de l'énergie ont progressé de 0,3 point en décembre dans la zone euro, et leur hausse sur un an s'affiche à 3,6%. Dans les secteurs traditionnellement très sollicités durant les fêtes de fin d'année, on observe aussi une certaine surchauffe: les tarifs des hôtels restaurants ont bondi en décembre de 0,4% sur le mois, soit une hausse de 4,6% sur un an. Les prix des articles de loisirs et de culture ont aussi affiché une hausse de 0,4% en décembre. L'habillement était en revanche déprimé et a vu ses prix reculer de 0,4 point. Les plus forts taux d'inflation ont été relevés en Irlande (4,6%), en Espagne et au Portugal (4% chacun). Les taux les plus bas ont été enregistrés en Allemagne (1,1%), en Belgique (1,3%), en Autriche, en Finlande, en Suède ainsi qu'au Royaume-Uni (1,7% chacun). En France, les prix ont progressé de 2,2% sur un an et en Italie de 3%, selon Eurostat. Cette question de l'inflation est évidemment primordiale pour tenter de décrypter la politique monétaire à venir de la Banque centrale européenne (BCE). Dans un entretien accordé au Financial Times Deutschland, Ernst Welteke, le président de la Bundesbank, a estimé qu'en "théorie", il restait une marge de manoeuvre pour réduire le loyer de l'argent dans la zone euro. "La banque décidera de l'utiliser ou non en fonction des perspectives d'évolution de l'inflation" en zone euro, a ajouté ce membre influent du conseil des gouverneurs de la BCE. La Banque centrale européenne a réduit son taux directeur d'un demi-point début décembre, sa première baisse depuis novembre 2001, à 2,75%. Ce niveau ne constitue d'ailleurs pas un obstacle à la croissance, a fait valoir M. Welteke, en ajoutant qu'une éventuelle détente monétaire supplémentaire ne ferait sentir ses effets que "12 à 18 mois plus tard" sur l'économie.L'appréciation actuelle de l'euro - la monnaie européenne valait en fin d'après-midi 1,0707 dollar - est en tous cas un élément favorable pour l'objectif poursuivi par la BCE de ramenr l'inflation sous les 2%. Cette ascension de la monnaie unique permet en effet de limiter l'impact de l'inflation importée.
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