Les Etats-Unis en solo pour la reconstruction de l'Irak

Alors que la semaine à venir devrait être dominée par la question du rôle des Nations unies dans la reconstruction de l'Irak, les Etats-Unis mènent pour l'instant la partie en "solo". Même si mardi, Hans Blix, le chef des inspecteurs en désarmement en Irak, sera entendu à huis clos par le Conseil de l'Onu, Washington ne semble pas favorable au retour à Bagdad des inspecteurs et a, au contraire, choisi d'envoyer une équipe de 1.000 personnes pour rechercher dans le pays les armes de destructions massives qui s'y trouveraient. Selon un responsable du Pentagone, cité par CNN, cette équipe serait constituée de militaires, de scientifiques civils et de contractuels du secteur privé. Bien que "préoccupés", selon l'aveu du secrétaire américain à la Défense, par les accusations de "manipulations" qui pourraient être proférées à l'encontre des Etats-Unis, les Américains préfèrent agir seuls. Hans Blix avait pourtant proposé un retour des inspecteurs en Irak, indiquant que ces derniers pourraient apporter une crédibilité internationale à l'éventuelle découverte d'armes interdites en Irak par les forces de la coalition. A côté de la question des armes de destructions massives, l'administration Bush avance aussi ses pions dans la reconstruction de l'Irak mettant à profit sa victoire-éclair. Washington a annoncé avoir attribué un contrat pouvant atteindre 680 millions de dollars au groupe américain de bâtiment et travaux publics, Bechtel. Ce contrat est le plus important des huit prévus par l'agence américaine pour le développement international (USAID) pour la reconstruction de l'Irak. Il porte sur "la réparation, la réhabilitation et la reconstruction d'éléments vitaux des infrastructures irakiennes", y compris les centrales énergétiques, les systèmes d'alimentation en eaux et de traitement des eaux usées et déchets. L'appel d'offres a été réservé aux sociétés américaines et la Commission européenne a décidé de vérifier la compatibilité avec les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) de ces contrats. Hier, depuis Athènes, les dirigeants de l'Union européenne ont demandé que l'Onu joue un "rôle central" dans la reconstruction de l'Irak. Pour sa part, Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies a averti qu'il "ne saurait être question que l'Onu joue un rôle subalterne, sous l'autorité d'une puissance occupante, ni qu'elle accepte des responsabilités dont elle n'a pas les moyens de s'acquitter". Dans les pays voisins de l'Irak, on est bien évidemment préoccupé par l'après-Saddam. Réunis à Riyad ce vendredi, les chefs de la diplomatie d'Egypte, de Turquie, d'Iran, de Jordanie, du Koweït, de Jordanie de Syrie et de Bahrein évoqueront l'avenir de l'Irak et étudieront les moyens de favoriser la mise en place d'un gouvernement national à Bagdad afin de hâter le départ des forces de la coalition. Ils examineront également les menaces américaines contre Damas. La Syrie est accusée de détenir des armes chimiques et de donner refuge à des responsables irakiens en fuite. Une porte de sortie dont n'a visiblement pas profité Barzan al-Tikriti, l'un des demi frères de Saddam Hussein qui figurait sur la liste des 52 dirigeants irakiens les plus recherchés. Il a été capturé à Bagdad par les forces spéciales américaines, appuyées par des Marines.
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