Le scénario d'une guerre longue dope le pétrole et pèse sur les Bourses

A mesure que les combats se durcissent en Irak, les cours du pétrole prennent de la hauteur. En fin d'après-midi à Londres, sur l'International Petroleum Exchange, le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mai gagnait 1,21 dollar, à 26,50 dollars. Les opérateurs redoutent la perspective d'une guerre plus longue que prévu. Selon des militaires américains cités par le Washington Post, le conflit pourrait durer plusieurs mois. La situation sur le marché pétrolier s'est également tendue après l'annonce ce matin d'une alerte et d'explosions au Koweït. Depuis le lancement de l'offensive contre l'Irak le 20 mars, une quinzaine de missiles irakiens ont été tirés sur l'émirat, d'où des dizaines de milliers de soldats américains et britanniques sont entrés dans le sud de l'Irak. Les cours de l'or noir profitent également de la situation au Nigéria où des troubles ethniques ont causé la perte de 40% environ de la production du pays, selon certains opérateurs cités par l'AFP. Par mesure de sécurité, plusieurs compagnies pétrolières ont dû évacuer la région et fermer leurs puits de pétrole, causant une perte de plus de 800.000 barils de brut par jour sur les 2,2 millions habituellement produits chaque jour. Le Nigeria est le sixième producteur mondial. Poussée de fièvre sur le pétrole donc, mais déprime dans les places financières. Le risque de voir le conflit s'éterniser en Irak plonge les investisseurs dans le doute. D'autant que certaines voix d'économistes s'élèvent pour dire que la fin de la guerre ne rimera pas automatiquement avec reprise. A Paris, en clôture, le CAC 40 cède 2,32%. L'indice vedette de la place parisienne fait moins bien que l'Euro Stoxx 50: ce dernier abandonne au même moment 2,11%. A Wall Street, les indices américains reculent également: le Dow Jones perd 0,90% et le Nasdaq 0,89%. Conformément au mécanisme vérifié ces derniers jours, cet accès de faiblesse des marchés d'actions correspond à un affaiblissement du dollar, notamment vis à vis de la monnaie européenne. L'euro est revenu au-dessus du seuil de 1,07 dollar, à 1,0704 dollar en milieu en fin d'après-midi jeudi.
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