Démission du PDG d'American Airlines

C'est sans doute la dernière chance pour American Airlines d'éviter la faillite. La première compagnie aérienne du monde a annoncé jeudi soir un changement de PDG pour tenter de restaurer la confiance de ses salariés et éviter une faillite inéluctable si ses employés n'acceptent pas de réduire fortement leurs salaires. Don Carty, PDG depuis 1998, a démissionné lors d'un conseil d'administration qui s'est tenu à Fort Worth (Texas), au siège de la compagnie. Son départ semble être le seul moyen d'apaiser la colère des syndicats, scandalisés par l'annonce, la semaine dernière, de l'octroi d'avantages financiers aux dirigeants de la compagnie, dont Don Carty lui-même. Les cadres de haut niveau ont en effet reçu des primes représentant deux fois leurs salaires de base, et ont bénéficié d'un fonds de retraite spécial. Et ce, alors que les employés avaient accepté d'importantes réductions de salaire - allant de 15 à 25% - pour sauver la compagnie. Le 17 avril dernier, après avoir obtenu l'accord final de tous les syndicats sur la question, Don Carty avait remercié les salariés pour leur "sacrifice".Résultat de cette colère, deux des principaux syndicats d'American Airlines - celui représentant les mécaniciens et les autres personnels au sol, et celui du personnel navigant - ont décidé d'organiser prochainement un nouveau vote de leurs membres sur les réductions salariales. Un vote négatif, même d'une seule catégorie de personnel, entraînerait la faillite de la compagnie, a averti à maintes reprises la direction. Une faillite du transporteur constituerait la plus grosse banqueroute de l'histoire du transport aérien. Or, les accords avec les syndicats pressent, car la situation financière d'American Airlines, déjà précaire depuis les attentats du 11 septembre, ne cesse de s'aggraver avec la nouvelle chute du trafic liée à la guerre en Irak et à l'épidémie de pneumonie atypique.En 2001, la compagnie a accusé une perte de 1,8 milliard de dollars, perte qui s'est creusée à 3,5 milliards en 2002. Et pour le seul premier trimestre 2003, American Airlines annonce déjà une perte nette d'un milliard de dollars.La tâche sera donc rude pour le nouveau PDG nommé hier, Gerard Arpey, numéro deux de la compagnie où il a démarré il y a vingt et un ans comme simple analyste financier.
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