Nouvel accès de fièvre sur le marché pétrolier

En même temps que résonnent de plus en plus fort les bruits de bottes, le pétrole s'enflamme. A Londres, sur l'International Petroleum Exchange, le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mars a passé en séance la barre des 32 dollars, à 32,05 dollars. Il n'avait plus connu ce niveau depuis octobre 2000, période durant laquelle les pays producteurs (Opep et non Opep) s'étaient entendus pour réduire leur production. En début de soirée vendredi, un baril valait 31,95 dollars, soit une hausse de 1,62% par rapport au cours de la clôture de la veille. Ce nouvel accès de fièvre intervient quelques heures après un discours très virulent du président américain. Dans une allocution à la maison Blanche, George W. Bush a considéré que "la partie était terminée". Selon lui, "Saddam Hussein a reçu une dernière chance et il l'a rejetée. Le dictateur irakien a fait son choix, maintenant les nations du Conseil de sécurité doivent faire le leur", a affirmé le président des Etats-Unis. Ces propos ont renforcé le sentiment des marchés du caractère inévitable et de plus en plus imminent d'une intervention militaire en Irak. Et ce ne sont pas les manoeuvres militaires en cours qui vont les en dissuader. Ainsi, le Pentagone a précipité les préparatifs d'une guerre contre l'Irak en ordonnant le déploiement au Moyen-Orient d'une de ses meilleures unités, la 101e division aéroportée. Il envisage aussi de porter à six le nombre de porte-avions dans le Golfe ou en Méditerranée. Les effectifs américains dans la région atteignent déjà quelque 110.000 militaires, dont 51.000 au Koweit avec leurs équipements lourds. La Grande-Bretagne a également annoncé l'envoi d'une centaine d'avions de combat dans le Golfe dans les "jours et semaines" à venir. Outre George W. Bush, les chefs des inspecteurs en désarmement ont également haussé le ton vis à vis de Bagdad, Hans Blix et Mohamed ElBaradei réclamant une coopération totale avant leur prochain rapport le 14 février. Cet ultimatum a eu un premier effet positif: pour la première fois, un biologiste irakien a pu être interrogé par les inspecteurs sans la présence d'officiels du régime.
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