Le programme "pétrole contre nourriture" pourra reprendre

C'est finalement à l'unanimité que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté vendredi la résolution permettant la reprise du programme "pétrole contre nourriture". Ce texte donne au secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, le pouvoir de prendre, pendant 45 jours éventuellement renouvelables, les décisions nécessaires pour que le programme puisse être adapté à la situation sur place.Bien évidemment, la reprise effective de ce programme dépendra de l'évolution des affrontements sur le territoire irakien. Le programme "pétrole contre nourriture", qui a débuté en 1996, assure la subsistance quotidienne de 60% de la population irakienne. Il est suspendu depuis le 18 mars dernier en raison de la guerre. A cette date, le personnel de l'Onu travaillant à la supervision de ce programme, soit un peu plus de 300 personnes, avait été évacué.Rédigée sous la responsabilité de l'Allemagne, cette résolution avait été, dès jeudi soir, approuvée par la France, puis, ultérieurement dans la soirée, par la Grande-Bretagne et la Bulgarie, deux des rares alliés de Washington au sein du Conseil de sécurité. Vendredi matin, les membres restants du Conseil de sécurité s'y étaient ralliés, y compris les Etats-Unis. Les réticences, exprimées jusqu'ici par Washington et Londres, s'expliquent par les termes employés dans cette résolution. On y trouve en effe la référence à la "puissance occupante" pour qualifier les troupes américaines et britanniques. Ce texte maintient également les références aux Conventions de Genève et de La Haye qui font porter, à la "puissance occupante", "l'ultime responsabilité" du sort et de la survie des populations civiles. Le Conseil de sécurité des Nations Unies retrouve une apparente solidarité, mais celle-ci n'est que de façade et surtout elle est motivée par la catastrophe humanitaire qui pourrait survenir en Irak. L'unanimité qui a présidé à l'adoption de cette résolution ne préjuge en rien de l'avenir. Et de ce point de vue, Kofi Annan a déclaré vendredi que "tout le monde doit savoir" qu'il y a des "lignes rouges" que l'action des Nations Unies en Irak ne pourra pas franchir. Le secrétaire général de l'Onu a souligné que "des membres du Conseil avaient indiqué qu'ils ne voulaient pas voir une situation où les Nations Unies seraient soumises à l'autorité d'un ou plusieurs pays". Cette remarque s'inscrit dans le cadre du débat en cours au sein de l'administration américaine, partagée entre ceux qui voient un rôle important pour l'Onu dans le futur de l'Irak débarrassé de Saddam Hussein et ceux qui veulent tenir à l'écart l'organisation internationale. L'aide humanitaire à l'Irak, et surtout l'effort de reconstruction, s'inscrivent dans ce débat sur le rôle de l'Onu.
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