Les Etats-Unis veulent obtenir la levée des sanctions contre l'Irak

La question des rôles respectifs des Nations unies et des Etats-Unis dans la reconstuction de l'Irak revient sur le devant de la scène. A l'occasion d'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'Onu, Washington a présenté vendredi après-midi un projet de résolution visant à lever les sanctions s'appliquant à l'Irak depuis 1990 et la première guerre du Golfe. D'après le texte, dont l'AFP, a obtenu une copie, seraient visées toutes les sanctions à l'exception de celles relevant du domaine militaire.En l'état, ce projet de résolution place les Etats-Unis en position de force dans la gestion du pétrole irakien. Les Américains, soutenus par les Britanniques et les Espagnols, souhaitent en effet la création d'un "Fonds d'assistance à l'Irak", alimenté notamment par les revenus pétroliers et placé sous l'autorité des "puissances occupantes". Ce fonds servira à la satisfaction des besoins humanitaires, à la reconstruction et la réparation des infrastructures, à la poursuite du désarmement, à la couverture des coûts de l'administration civile locale et à "toute autre raison bénéficiant au peuple irakien". Les discussions autour de ce projet de résolution devraient débuter la semaine prochaine et un vote pourrait intervenir sous quinze jours. Les Etats-Unis souhaiteraient obtenir le feu vert de l'Onu rapidement, en tout cas avant le 3 juin, date à laquelle doit être renouvelé le programme "Pétrole contre nourriture". Pour l'instant, le Canada a fait savoir qu'il était favorable à la résolution présentée par Washington. Ceci étant, les débats promettent d'être agités dans la mesure où ce projet de résolution ne correspond ni à la position russe, ni à la position française. En effet, Moscou a posé comme condition sine qua non à la levée des sanctions le retour des inspecteurs en désarmement en Irak. Or, les Etats-Unis n'ont pas l'intention de céder sur ce point. John Negroponte, l'ambassadeur américain à l'Onu l'a d'ailleurs répété, affirmant que son pays ne voyait "dans un avenir prévisible" aucun rôle en Irak pour les inspecteurs en désarmement des Nations unies. Quant à la France, si Dominique de Villepin, le ministre français des Affaires étrangères, s'est dit "prêt à travailler dans un esprit de concertation" sur cette résolution, la France rappelle néanmoins la nécessité d'un "rôle central" des Nations unies dans la reconstruction de l'Irak. Ce que ne consacre pas le texte présenté vendredi...
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