L'euro s'envole avant la réunion de la Fed

Par latribune.fr  |   |  468  mots
A quelques heures de la décision du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), le dollar n'en finit plus de se déprécier vis à vis de l'euro. Vers 18 heures mardi, la monnaie europénne valait 1,1344 dollar, après avoir touché un plus haut de l'année à 1,1364 dollar un petit peu plus tôt.Plus que les fondamentaux économiques en Europe, ce sont les interrogations relatives à la santé de la première économie du monde qui sont à l'origine de cette envolée de l'euro. Ce soir, la Fed devrait maintenir inchangé le niveau du loyer de l'argent à 1,25%, mais ce sont surtout les commentaires qui accompagneront cette décision qui seront scrutés à la loupe. Sur le marché des changes, on craint que la Fed ne dépeigne une économie américaine en mauvaise posture. La semaine dernière, Alan Greenpan a délivré un message assez balancé en déclarant: "l'économie américaine est positionnée pour progresser à un rythme plus élevé que l'année dernière mais le timing et l'ampleur de cette amélioration restent incertains". Le président de la Réserve fédérale s'est montré préoccupé par l'attitude attentiste des chefs d'entreprises. Leur prudence - voire leur réticence - à investir pourrait annihiler le regain de confiance observé dans les rangs des Américains après la fin du conflit en Irak.Dans ce contexte encore incertain, malgré la chute du régime de Saddam Hussein, la Fed devrait donc jouer le statu quo. Dans ce cas de figure, le différentiel des taux d'intérêt entre les Etats-Unis et la zone euro est favorable à la monnaie européenne avec un écart de 125 points de base. Jeudi, la Banque centrale européenne doit elle aussi prendre une décision sur le niveaux des taux d'intérêt dans la zone. A l'heure actuelle, une très grande majorité d'économistes estime que la BCE campera sur ses positions. Même si un assouplissement de la politique monétaire est attendu avant l'été. En attendant, l'appréciation de l'euro se poursuit. Tim Stuart, analyste de Morgan Stanley, s'attend à ce que la devise européenne atteigne à relativement court terme la barre des 1,15 dollar. Cette hausse, en limitant l'inflation importée dans la zone euro, devrait permettre à terme à la BCE de baisser les taux d'intérêt. Cependant, certains économistes s'inquiètent, jugeant que les gardiens de l'euro manquent de réactivité. Un assouplissement rapide de la politique monétaire permettrait de redonner du souffle à une zone euro à la croissance anémique et dont les entreprises, notamment allemandes, souffrent de l'appréciation de l'euro. Depuis le début de l'année, l'euro a gagné plus de 8%. Sur un an, la hausse dépasse 23%...