Bush annonce une guerre imminente

L'Amérique, même partagée sur l'opportunité de partir en guerre contre Saddam Hussein, n'a plus de doute depuis lundi soir : le discours du président George Bush, laissant un dernier ultimatum de 48 heures à Saddam Hussein et à son entourage pour quitter le pays et éviter une guerre, a été clair. L'offensive contre Bagdad pourrait commencer dans quelques jours. C'est une question de responsabilité, une question de courage, que certains n'ont pas, a déclaré le président américain en faisant allusion à un membre du conseil de sécurité, sans vouloir citer la France. "La sécurité du monde exige que Saddam soit désarmé dans l'immédiat, a insisté le président américain. Nous agissons parce que les risques de l'inaction sont encore plus grands". Les sondages, réalisés avant que Washington ne décide, hier matin, d'abandonner l'idée d'obtenir une coalition en sa faveur au Conseil de Sécurité, montrent que les Américains sont partagés face au conflit annoncé. Certes, 64% des personnes interrogées sont pour le fait d'envoyer les troupes sur place pour déloger Saddam Hussein, soit 5% de plus que le mois passé. Mais 54% seulement se disaient en faveur d'une action unilatérale de la part de Washington, au cas où le Conseil de sécurité rejetterait une résolution ouvrant la voie à une intervention militaire. Enfin, au cas où le président Bush ne chercherait pas à obtenir un dernier vote de la part du Conseil, le soutien populaire vis à vis d'une guerre tombait alors à 47% seulement. Le président Bush ne peut donc qu'espérer une victoire rapide, comme le fait la Bourse depuis quelques jours. On s'en souvient, Bush senior n'avait bénéficié, juste avant de déclencher l'opération Tempête du Désert, que du soutien de 55% des Américains. Mais ce pourcentage s'était envolé à 80% une fois qu'il était apparu clairement que l'offensive engagée serait rapidement menée à bien. Cela dit, l'euphorie de la victoire avait vite laissé la place à l'inquiétude sur l'état de l'économie. Au point d'anéantir les chances de réélection de George Bush senior en 1992. Qu'en sera-t-il pour Bush junior ? Une victoire rapide le couvrirait de lauriers. Mais cela suffira-t-il à doper l'économie ? L'activité doit impérativement repartir dans les mois qui viennent si l'actuel président veut éviter le destin de son père. La porte est très étroite...
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