Washington marque des points dans la lutte contre le terrorisme

A défaut d'en savoir plus sur le destin de Saddam Hussein, les Etats-Unis viennent de remporter un succès important dans la lutte contre le terrorisme. Les forces américaines ont en effet capturé à Bagdad le Palestinien Abou al-Abbas. Recherché depuis près de 20 ans, il est est le chef du Front de Libération de la Palestine (FLP), et est accusé d'avoir notamment dirigé la prise d'otages des passagers du navire de croisière italien Achille Lauro en 1985.Renforcé par ce succès, Washington ne relâche pas sa pression sur Damas. Les Etats-Unis affirment qu'un haut responsable présumé des services de renseignement irakiens, qui aurait joué un rôle clé dans un projet d'attentat en 1993 contre l'ancien président américain George Bush, a été repéré hier en Syrie, arrivant de Tunisie. Américains et Britanniques ont multiplié depuis quelques jours les déclarations hostiles à l'égard de la Syrie, accusant Damas de détenir des armes chimiques et de donner asile à des dignitaires irakiens ayant fui le pays, tout en niant avoir un plan pour attaquer la Syrie ou tout autre pays.Après la première réunion de l'opposition irakienne, mardi à Ur près de Nassiriyah (sud du pays), le chef du principal groupe d'oppostion chiite irakien (Asri), l'Ayatollah Mohammad Baqer Hakim, a appelé les Irakiens à se rendre le 23 avril dans la ville sainte de Kerbala. Une nouvelle réunion de l'opposition est parallèllement prévue dans une dizaine de jours, afin de jeter les bases d'un gouvernement démocratique. Mais des divergences se manifestent d'ores et déjà sur le rôle futur des Etats-Unis en Irak, et la place de la religion dans le nouvel Etat.Cependant, les Américains s'attellent peu à peu à restaurer l'ordre dans un pays dévasté. A Bagdad, les Marines ont l'intention de remettre rapidement en fonction 15 des 33 hôpitaux de la ville. Ils ont également prévu, avec l'aide d'ingénieurs civils, de réparer le réseau électrique et de rétablir l'eau potable. Mais la paix n'est pas entièrement revenue pour autant. Après une première fusillade mardi, dans laquelle des soldats américains avaient tiré sur la foule et qui s'était soldée par 15 tués, un autre incident a éclaté mercredi à Mossoul. Au moins quatre personnes ont été tuées lors de tirs imputés à des soldats américains, selon des témoins. Le général Vincent Brooks, du Centcom, a d'ailleurs reconnu la responsabilité des forces de la coalition dans la fusillade.Sur le plan diplomatique, les Etats-Unis et la France ont repris contact au plus haut niveau. Jacques Chirac et George W. Bush se sont entretenus par téléphone, à l'initiative du président français. La conversation, la première depuis le 7 février, a été qualifiée de "positive" par l'Elysée et de "professionnelle" par la Maison Blanche. Une divergence d'appréciation qui traduit bien l'ampleur du fossé qui s'est creusé entre les deux pays à l'occasion de cette guerre à laquelle la France s'est dès le début très clairement opposée, jugeant l'intervention militaire américano-britannique illégitime en dehors du cadre des Nations Unies.La guerre terminée - et gagnée par la coalition américano-britannique - il faut maintenant s'atteler à la reconstruction de l'Irak. Réunis à Athènes ce mercredi, les dirigeants de l'Union européenne ont réaffirmé leur soutien à l'Onu et à sa responsabilité "mondiale" dans l'Irak de l'après-guerre.
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