George W. Bush s'adresse ce soir aux Américains

C'est à 20 heures aux Etats-Unis, 2 heures du matin à Paris, que George W. Bush s'adressera à ses concitoyens. Les propos du président américain devraient être dénués de toute ambiguïté: il devrait exiger le départ de Saddam Hussein. C'est à cette seule condition que la guerre sera évitée. Les Etats-Unis estiment désormais que le temps des discussions à l'Onu ou ailleurs est terminé: pour la Maison Blanche, "la fenêtre diplomatique est désormais fermée". Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Espagne ont d'ailleurs renoncé dans l'après-midi à soumettre au vote du Conseil de sécurité leur résolution commune dont l'objectif était de fixer un ultimatum à l'homme fort de Bagdad. Ce projet de résolution avait de fortes chances d'être rejeté, la France et la Russie ayant pour leur part réitéré leur intention d'opposer leur veto à cet ultimatum.Le caractère désormais inéluctable, semble-t-il, du conflit, a fait une première "victime" au sein du gouvernement britannique: le ministre des relations avec le Parlement Robin Cook, en désaccord avec la politique irakienne de Tony Blair, a présenté sa démission. Un signe de plus que le Premier ministre britannique va sans doute au devant d'une sérieuse crise politique. Preuve de l'imminence d'un conflit, à Bagdad les inspecteurs en désarmement font leurs bagages et s'apprêtent à quitter l'Irak. Ils devraient probablement être évacués demain, à l'instar de l'ensemble des personnels oeuvrant pour le compte des différentes agences de l'Onu en Irak. Plus tôt ce matin, sur le terrain, la Mission d'observation de l'ONU pour l'Irak et le Koweit (MONUIK) a annoncé avoir cessé "toutes ses opérations" à la frontière entre les deux pays et élevé son degré d'alerte au niveau 4 (le plus haut).Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont par ailleurs demandé à leurs ressortissants de quitter le Koweit. Washington a également appelé ses diplomates à quitter Israël et la Syrie. A Bagdad, le chargé d'affaires allemand a quitté son ambassade lundi. Les autorités allemandes avaient invité leurs 40 ressortissants encore sur place à quitter "immédiatement" le pays. Tous ces développements renforcent les autorités irakiennes dans leur conviction qu'une offensive est proche. Le ministre irakien des Affaires étrangères Naji Sabri a affirmé hier que son pays se préparait à la guerre comme si elle devait avoir lieu "dans une heure". "Nous nous sommes préparés pour toutes sortes de guerre, y compris la guerre des rues et la guerre du désert. Si les avions de l'ennemi ont la maîtrise du ciel, nous avons celle du sol. Celui qui foule notre territoire, nous le brûlerons. Il y a en Irak sept millions de combattants. Celui qui entrera en Irak n'en sortira pas indemne", a-t-il averti. Le régime irakien a déjà décidé de diviser le pays en quatre zones militaires dirigées par des commandants sous les ordres du président Saddam Hussein. Sur les marchés financiers, l'annonce par la Maison Blanche de l'allocution à venir du président Bush a fait l'effet d'un remontant. Mal orientés jusque là, tous les marchés se sont retournés, parfois très fortement, manifestant ainsi leur soulagement de voir l'interminable "suspense" irakien toucher à son terme, et leur espoir que le conflit soit bref et "bien mené" par les Américains. Les places européennes, dans le rouge toute la matinée, sont ainsi repassées dans le vert. Tombé quasiment à 2.650 juste avant l'annonce, le CAC 40 s'est littéralement envolé ensuite, gagnant en clôture 3,35%, au dessus des 2.830 points. Les autres places européennes, de Londres à Francfort, ont également enregistré des hausses importantes, allant de 2 à plus de 4%.A New York, Dow Jones et Nasdaq progressaient respectivement, au moment de la clôture parisiene, de 2,75% et 2,85%. Le dollar s'est également repris, l'euro chutant coup sur coup sour les 1,07 puis 1,06 dollar, avant de se reprendre légèrement. Quant au pétrole, à Londres, le baril Brent de mer du Nord chutait nettement en fin de journée à 29,20 dollars, soit près d'un dollar de moins que vendredi en clôture.
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