Le pétrole toujours sous tension

L'or noir a connu une brusque flambée à Londres mardi. Le baril de Brent est monté jusqu'à 31,25 dollars, avant de se replier légèrement en fin d'après-midi, à 30,67 dollars. Hier, sur le marché à terme de New York, le prix du brut avait progressé de 58 cents à 32,26 dollars, après avoir reculé de 31 cents à 31,68 dollars vendredi. La poussée de fièvre des marchés s'explique par leur réaction au quart de tour aux déclarations de Hans Blix. "Nous avons des preuves que l'Irak a importé des armes en violation des résolutions de l'ONU", a affirmé le chef de la mission d'inspection des Nations Unies à la BBC. Une déclaration qui pourrait renforcer le camp des partisans de la guerre mené par Georges Bush, alors que celui des "colombes" grandit dans l'opinion publique européenne.Le déploiement de troupes américaines dans le Golfe se poursuit d'ailleurs de plus belle. Le secrétaire d'Etat américain à la Défense Donald Rumsfeld a ainsi décidé de porter le nombre des soldats mobilisés dans la région à plus de 150.000 dans les prochaines semaines. Ce nombre monterait jusqu'à 300.000 en cas de guerre et d'occupation de l'Irak, selon la télévision ABC.Les Etats-Unis voudraient par ailleurs déployer des bombardiers furtifs en Turquie en cas de guerre, rapporte mardi le quotidien Milliyet selon lequel les 150 spécialistes militaires américains qui viennent d'arriver dans le pays sont notamment chargés d'inspecter des aérodromes à cet effet. Nourris par l'incertitude pesant sur une éventuelle guerre contre l'Irak, les cours ont également fluctué, ces derniers jours, en raison de la crise au Venezuela. Ces deux facteurs ont éclipsé la décision prise dimanche dernier par l'Opep d'augmenter sa production de 1,5 million de barils par jour, un volume qui n'a pas satisfait les opérateurs. Les marchés craignent que la hausse de 7 % de la production de l'Opep ne suffise pas à éloigner la pénurie. "Le marché est déçu par le volume de l'augmentation de la production. En plus, ça ne démarrera pas avant février. Ca ne va pas servir à grand chose pour augmenter les approvionnements", a souligné Mike Fitzpatrick, analyste de Fimat. Les opérateurs s'inquiètent du fait que, hormis l'Arabie saoudite, des pays comme l'Algérie, l'Indonésie et le Nigéria produisent déjà à plein. Pour Tom Bentz, courtier de BNP Paribas, il est clair que certains membres du cartel pétrolier ne disposent pas de la capacité nécessaire pour augmenter leur production. Or, le compromis auquel sont parvenus les pays de l'Opep dimanche prévoit que la hausse sera répartie entre les pays membres, au pro-rata de leurs quotas précédents. Rien ne dit que l'objectif d'1,5 million supplémentaire de barils par jour pourra être atteint.
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