Bush appelle à la levée des sanctions de l'ONU contre l'Irak

Un demi-frère de Saddam Hussein, qui avait été donné pour mort, a finalement été arrêté par les forces spéciales américaines. Celles-ci ont ainsi porté un nouveau coup à l'ancien régime. "Ce matin, des forces spéciales appuyées par des Marines américains ont capturé Barzan al-Tikriti", a indiqué le Commandement central (Centcom) américain au Qatar. Le 11 avril, Barzan al-Tikriti avait été donné pour mort par un proche, selon lequel le demi-frère de Saddam Hussein avait péri dans un raid aérien américano-britannique sur son domicile dans la région de Ramadi, à l'ouest de Bagdad.Le président américain s'est de son côté prononcé pour une levée des sanctions de l'Onu contre l'Irak, imposées en 1990 après l'invasion du Koweït par les troupes de Saddam Hussein. Mais aucune démarche spécifique n'a encore été engagée à l'Onu pour obtenir la levée des sanctions, a indiqué l'ambassadeur américain aux Nations unies, John Negroponte. Théoriquement facile à réaliser, la levée des sanctions se révèle complexe en pratique puisqu'elle nécessite un accord au sein du Conseil de sécurité de l'Onu. Les Etats-Unis, a précisé un porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, vont "dans un avenir proche" proposer une résolution au Conseil de sécurité demandant la fin du programme "pétrole contre nourriture" afin de permettre à l'Irak de vendre librement son pétrole sur le marché mondial. Mais, font remarquer les diplomates, c'est qu'il n'y a pas, à ce jour, d'autorité irakienne reconnue par la communauté internationale et que, tant qu'il n'y en aura pas une, le brut irakien restera difficile sinon impossible à commercialiser. La résolution "pétrole contre nourriture" confie en effet aux Nations unies la responsabilité et la supervision de la vente du pétrole irakien. Et, alors que le déploiement des troupes américaines sur le terrain donne aux Etats-Unis le contrôle de fait qui leur permet de façonner à leur gré l'avenir de l'Irak, il apparaît peu probable que le Conseil de sécurité accepte d'abandonner cette clé, l'une des rares dont il dispose pour influer sur le cours des événements. Rendre sa place à l'Onu Ce matin, Jacques Chirac a enfoncé le clou affirmant qu'il "appartient à l'Onu naturellement de définir les modalités de la levée des sanctions". Les Quinze lui ont emboîté le pas en demandant, dans un communiqué publié aujourd'hui à Athènes, que les Nations-Unies jouent "un rôle central dans le processus menant à un gouvernement autonome" en Irak. Visiblement moins désunie qu'avant la guerre, l'Union européenne "réaffirme sa volonté de jouer un rôle significatif" dans ce processus.Ce texte "réaffirme" également "l'engagement de l'Union européenne" envers le succès du processus de paix israélo-palestinien, "par la mise en oeuvre des étapes prévues dans la feuille de route du quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU), dans les délais prévus". Le projet de déclaration fait suite à une initiative des quatre pays européens qui, avant la guerre en Irak, s'étaient fortement opposés sur le sujet: la Grande-Bretagne, l'Espagne, la France et l'Allemagne. Ces quatre pays sont actuellement membres du Conseil de sécurité de l'Onu. Sur le plan humanitaire, la Commission européenne a de son côté décidé de mettre en place rapidement un pont aérien pour envoyer en Europe les blessés les plus grièvement atteints et notamment les enfants. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé son inquiétude au sujet de vols d'incubateurs renfermant des cultures de poliovirus dans le laboratoire central des services de santé à Badgad et de vols de cultures virales ailleurs en Irak, qui lui ont été signalés. Six organisations non gouvernementales étrangères se sont regroupées au sein du Comité de coordination des ONG en Irak (CCOI) pour prévenir une crise dans le pays. Le CCOI tiendra aujourd'hui une réunion à laquelle il a invité d'autres ONG et compte encourager le personnel hospitalier à reprendre le travail en le payant avec des denrées alimentaires. Les Marines américains ont reçu l'ordre de participer à la remise en route de 15 des 33 hôpitaux dévastés de Bagdad. L'armée américaine espère rétablir l'électricité dans 50% de quartiers de Bagdad d'ici vendredi.Selon un bilan provisoire publié mercredi soir par le Pentagone, la guerre a fait 125 tués dans les rangs de l'armée américaine. 30 soldats britanniques sont également morts depuis le début du conflit, selon Londres. Jusqu'à présent, la guerre en Irak a coûté plus de 20 milliards de dollars et devrait coûter encore 2 milliards par mois jusqu'à la fin de l'année, selon le Pentagone. Alors que le mystère demeure sur le sort de Saddam Hussein, Washington a décidé d'offrir jusqu'à 200.000 dollars pour toute information conduisant à son arrestation ainsi qu'à celle des principaux responsables de l'ancien régime.
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