Les Américains s'emparent de l'aéroport de Bagdad

Les forces américaines ont pris l'aéroport international Saddam Hussein, qu'elles ont aussitôt rebaptisé "Aéroport international de Bagdad": c'est ce qu'a annoncé vendredi en milieu de journée un porte-parole du Commandement central américain au Qatar. Les autorités américaines ont également affirmé y avoir découvert des souterrains qui pourraient encore abriter des combattants irakiens. A Bagdad, le ministre irakien de l'Information a répliqué en affirmant que les forces américaines étaient totalement "encerclées" dans l'aéroport et qu'une "action non-conventionnelle" les viserait "cette nuit". A une question demandant si cela signifiait que les forces irakiennes auraient recours à des armes non-conventionnelles, M. Sahhaf a dit: "Non, ce que j'ai (voulu) dire, ce sont des attentats suicide d'un nouveau genre". La prise de l'aéroport, qui pourrait signaler la première victoire importante des troupes anglo-américaines dans leur conquête de la capitale, est intervenue après une nuit et une matinée de combats. C'est jeudi soir qu'un millier de soldats de l'armée alliée ont engagé l'assaut sur l'aéroport, qui se situe à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Appuyés par des bombardements et des tirs d'artillerie, ils ont progressivement investi le terrain de l'aéroport, après avoir percé une brèche dans le mur d'enceinte pour laisser entrer leurs chars et véhicules blindés.Vendredi, dans la matinée, les soldats de la coalition avaient pris le contrôle de la majeure partie de la zone, y compris des pistes de décollage, tandis que les Irakiens tenaient encore les bâtiments. Et c'est en milieu de journée que les Américains auraient fini d'investir les lieux. Plusieurs dizaines de membres de la Garde républicaine irakienne auraient été faits prisonniers à cette occasion.Dès vendredi matin, le ministre britannique de la Défense Geoff Hoon s'était félicité de la perspective de la prise de l'aéroport, affirmant qu'il s'agirait là d'un "coup psychologique énorme porté au régime" de Saddam Hussein.Pendant que se déroule ainsi la première grande bataille de la prise de contrôle de Bagdad, la vie devient de plus en plus difficile dans la capitale, où l'eau et l'électricité sont coupés et où les bombardements se poursuivent. Les dirigeants irakiens cherchent en tout cas à soutenir le moral de leurs troupes et de la population. Dans une allocution lue par le ministre de l'Information, Saddam Hussein a une nouvelle fois appelé ses compatriotes à la résistance. "Quand la capitale résiste, les envahisseurs ne peuvent plus progresser et battent en retraite", a-t-il lancé. De son côté, le vice-Premier ministre Tarek Aziz a affirmé que les troupes de la coalition ne pourraient pas s'emparer de Bagdad et leur a promis une guerre "coûteuse" en vie humaines. Les combats continuent également sur le front nord, où les forces irakiennes s'opposent aux Kurdes et aux Américains autour de Khazer, verrou stratégique gardant un pont sur la route de Mossoul (400 km au nord-est de Bagdad). Au sud, c'est toujours à Bassorah qu'ont lieu les affrontements les plus sévères. Les forces britanniques y font toujours face à la résistance d'un millier de miliciens associés aux troupes régulières qui se sont repliées dans la ville. Par ailleurs, 2.500 soldats irakiens environ se sont rendus aux Marines américains qui remontent de Al-Kout (150 km au sud-est de Bagdad) vers la capitale irakienne, a annoncé vendredi un porte-parole du commandement allié. Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a renoué au siège de l'Otan à Bruxelles le dialogue avec les Européens dans la perspective de l'après-guerre. L'administration Bush est parvenue à dissuader le Congrès de voter un amendement écartant notamment la France et l'Allemagne de contrats financés par des fonds américains pour reconstruire l'Irak. La Chambre des représentants avait accepté cet amendement républicain mais ce dernier n'a pas été voté par le Sénat. Le Congrès a en revanche adopté une rallonge budgétaire de près de 80 milliards de dollars pour couvrir les coûts de la guerre en Irak et le début de la reconstruction. En plus des 74,7 milliards de dollars demandés par le président George W. Bush, le Congrès a décidé d'accorder plus de 3 milliards de dollars au transport aérien.
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