Les patrons allemands broient du noir

Le tableau de l'économie allemande ne cesse de s'assombrir. Inquiète, la principale organisation patronale allemande, le BDI, prévoit une croissance "au mieux" de 0,5% pour 2003, alors qu'elle tablait jusqu'à présent sur 1%."Notre prévision officielle fait encore état de 1%. Mais nous pouvons l'oublier. Même si l'on ne tient pas compte de la menace de guerre en Irak, nous pourrons nous estimer heureux si nous avons au bout du compte 0,5% de croissance. Et je crains que cela soit même moins, compte tenu des risques importants", a déclaré le président de la confédération de l'industrie allemande (BDI), Michael Rogowski, dans une interview au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il a toutefois estimé que la première économie européenne devrait sortir de son état de "récession" au second semestre de cette année, le nombre de chômeurs devant encore légèrement grimper en février "à 4,7 ou 4,75 millions", contre 4,62 millions fin janvier, mais sans dépasser le seuil politiquement très sensible des 5 millions. Le gouvernement allemand table, lui, sur 1% de croissance cette année, une prévision déjà réduite d'un demi-point en janvier. Mais la plupart des instituts de conjoncture la jugent trop optimiste. Ainsi, le prestigieux institut de conjoncture allemand Ifo ne mise plus que sur 0,9% de croissance en Allemagne cette année, contre 1,1% jusqu'ici, a indiqué aujourd'hui son président Hans-Werner Sinn, cité par l'AFP. Dans une interview publiée jeudi dans un magazine allemand, le ministre des Finances Hans Eichel a prévenu que si la croissance était inférieure à 1%, l'Allemagne ne parviendrait pas à ramener cette année ses déficits publics sous la limite fixée par le Pacte de stabilité européen, à savoir 3% du PIB. Les patrons allemands ne sont pas les seuls à s'inquiéter. Leurs prévisions semblent faire écho à celles du Medef qui a également révisé ses pronostics à la baisse il y a deux jours. Alors que le mouvement tablait auparavant sur une croissance de l'économie française comprise entre 1,5 et 2 %, il la situe dorénavant entre 1 et 1,5 %. "Un véritable redémarrage des entreprises n'est pas envisageable avant fin 2003", déclarait mardi dernier à l'AFP Ernest-Antoine Seillère, président du Medef. Le gouvernement français, lui, mise toujours officiellement sur une croissance de 2,5 %.
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