Moral des consommateurs et investissements en berne aux Etats-Unis

C'était attendu: le moral des consommateurs, tel qu'il en est rendu compte par le Conference Board, s'est détérioré en janvier, tombant à 79 contre 80,7 (chiffre révisé) en décembre. C'est une fois de plus la crise irakienne avec son cortège d'incertitudes qui pèse sur la confiance des Américains. De surcroît, ces derniers ont vu leur pouvoir d'achat rogné par le haut niveau des prix du pétrole. A l'inverse, le programme de soutien à l'économie présenté par George W. Bush au début du mois a dû contribuer positivement à l'état d'esprit des Américains. Centré sur des baisses d'impôts, ce programme qui porte sur plus de 600 milliards de dollars sur 10 ans a pour objectif de soutenir la croissance et l'emploi aux Etats-Unis. Dans le brouillard concernant leur avenir - la dégradation du marché du travail les préoccupe considérablement - les consommateurs américains naviguent à vue et ce tout comme les chefs d'entreprises. Résultats, ces derniers restent très timorés sur les dépenses d'investissement. Cette frilosité est illustrée par une autre statistique publiée aujourd'hui, celle des commandes biens durables. Alors que les économistes s'attendaient pour décembre à une hausse de 0,9% selon le consensus compilé par Reuters, la progression a été limitée à 0,2% par rapport à novembre, mois durant lequel la baisse avait été de 1,3% (chiffre révisé). Sur l'ensemble de l'année 2002, les commandes de biens durables, toutes composantes confondues, ont cédé 0,2% après une chute de 11,6% en 2001.A l'analyse, ces chiffres montrent que l'investissement des entreprises est resté relativement atone au quatrième trimestre 2002, ce qui conforte les hypothèses d'un net ralentissement du rythme de la croissance américaine durant les trois derniers mois de l'année écoulée. En moyenne, les économistes estiment que le produit intérieur brut américain (PIB) n'a progressé que de 0,9% au quatrième trimestre de l'année dernière, après 4% au troisième trimestre. C'est jeudi qu'est publiée la première estimation du PIB des Etats-Unis pour les trois derniers mois de 2002. Même si la Réserve fédérale américaine (Fed) va regarder ces chiffres avec attention, il semble hors de question que cette dernière abaisse le loyer de l'argent dès demain soir à l'issue de la réunion du comité de politique monétaire. D'ailleurs, sur les marchés d'actions, ces données n'ont pas provoqué de grande émotion. Après les revers successifs de ces derniers jours, les places boursières redressent quelque peu la tête. Mais ce rebond est fragile et il n'efface pas les pertes accusées en raison des incertitudes lancinantes liées au dossier irakien. A ce titre, le discours sur l'état de l'Union que doit prononcer ce soir George W. Bush est très attendu. Non seulement, le président américain devrait tenter de calmer les craintes de ses compatriotes sur la santé de leur économie mais il devrait aussi clarifier sa position sur l'affaire irakienne (lire ci-contre).
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