Menace de grande grève du secteur public allemand

Une grève dure se profile dans le secteur public en Allemagne, après l'échec des négociations entre le syndicat représentant 3 millions de salariés de la fonction publique et les employeurs de l'Etat fédéral, des Etats régionaux et des communes.Les salariés du secteur public réclament une hausse de salaire de plus de 3 %. Des négociations ont été entamées début décembre mais ont échoué avant Noël.Une commission de conciliation a alors été chargée d'arbitrer le conflit salarial. Présidée par Hans Koschnik, ancien maire social-démocrate de Brême et ex-négociateur de l'Union européenne en Bosnie, la commission a tenu un véritable marathon ce weeek-end. Elle a suggéré une hausse globale des salaires de 3 % étalée sur treize mois. Les médiateurs ont aussi proposé d'égaliser les salaires en vigueur dans l'ex-RDA avec ceux de l'ouest du pays d'ici 2007. Plus de douze ans après la réunification de l'Allemagne, l'écart est supérieur à 10 %.Mais les représentants des employeurs ont rejeté, lundi, les propositions de la commission, faute de ressources budgétaires. Une rencontre de la dernière chance entre syndicat et employeurs est prévue mercredi à Postdam, près de Berlin. "Si les deux parties campent sur leurs positions, une grève est inévitable", a déclaré à l'AFP l'un des négociateurs, Heinrich Lehmann-Grube.La dernière grève de la fonction publique allemande remonte à 1992 et avait coûté à l'Allemagne l'équivalent de 360 millions d'euros.Pour les représentants des employeurs, il est impossible d'accorder les revalorisations salariales telles qu'elles sont formulées. Traditionnellement, les hausses de salaire des salariés du secteur public servent de modèle à celles accordées aux 1,8 million de fonctionnaires qui, eux, n'ont pas le droit de grève. Ce serait le début d'un coûteux engrenage pour les employeurs qui ne sont prêts à accorder qu'une hausse des salaires en deux étapes de 0,9 % et 1,2 %. Les élus des communes font valoir que celles-ci traversent leur pire crise depuis la guerre.Selon le gouvernement, les propositions en l'état de la commission d'arbitrage coûteraient quelque 5,9 milliards d'euros alors que le déficit public devait atteindre 3,8 % du PIB en 2002, dépassant largement la limite fixée dans le pacte de stabilité de la zone euro. L'addition pourrait aller jusqu'à 12 milliards d'euros pour 2003 et 2004 si les hausses de salaire étaient étendues à toute la fonction publique. Les conséquences d'une grève pèseraient lourd sur la première économie européenne, alors que le chômage y est repassé au-dessus de la barre des 4 millions et que plus de 40.000 faillites sont attendues en 2003. La production industrielle en Allemagne a chuté en octobre de 2,1 % par rapport à septembre et de 1 % sur deux mois.
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