Alan Greenspan l'a dit hier: la reprise économique aux Etats-Unis aura bien lieu mais elle sera "graduelle". Ce retour très progressif à une croissance plus solide trouve sa parfaite illustration dans les statistiques relatives à l'industrie américaine. En juin, et ce pour le deuxième mois consécutif, la production industrielle s'est inscrite en hausse: +0,1%. Ce chiffre est tout à fait conforme aux attentes des analystes et démontre bien les difficultés que rencontrent les Etats-Unis à venir à bout des surcapacités générées par le passé. Le taux d'utilisation des capacités industrielles reste d'ailleurs inchangé à 74,3% en juin, soit 7 points en deçà de sa moyenne de longue période entre 1972 et 2002.A noter dans cependant dans ce paysage encore morose que la production manufacturière, qui représente 80% de l'ensemble de la production industrielle, affiche en juin une progression un peu plus nette: +0,4%. S'ils n'apportent guère d'enseignement sur le timing et l'ampleur de la reprise aux Etats-Unis, ces chiffres ont au moins le mérite de ne pas provoquer l'inquiétude des économistes. Ces derniers restent sur le message rassurant distillé par Alan Greenspan d'autant que les chiffres relatifs à l'inflation diffusés plutôt d'ans l'après-midi n'ont pas ravivé le spectre de la menace déflationniste. En juin, les prix à la consommation ont progressé de 0,2%, après être restés inchangés en mai. Cette hausse est principalement le fait de deux secteurs, l'alimentation et l'énergie. En les excluant, les prix de détail s'affichent stables. L'inflation "de base" a fortement ralenti cette année, on est sur un rythme annuel de 1,5% en juin, ce qui alimente régulièrement les craintes d'une déflation dommageable pour la reprise économique.