Le dollar, invité de dernière minute du G8

A moins de 24 heures de la fin du G8 à Evian, la question de savoir si un commentaire sur les taux de changes va figurer ou non dans le communiqué final du sommet n'est pas tranchée. Lundi matin pourtant, l'AFP, citant une source proche d'une délégation du G8, affirmait que le sujet des parités n'apparaîtrait pas dans le texte final. Mais peu à peu, la situation semble évoluer d'autant que le sujet semble avoir pris une place importante dans les discussions entre les délégations. Très attendu par le Japon et les Européens, George W. Bush a affirmé devant ses partenaires que les Etats-Unis allaient "maintenir une politique du dollar fort". Avec cette déclaration, le président américain entend rassurer ses partenaires inquiets des répercussions d'un dollar faible sur leurs économies, elles-mêmes en difficulté. En effet, l'affaiblissement du billet vert menace de modifier l'équilibre de la reprise économique, espérée pour la fin de cette année, en favorisant les exportations des entreprises américaines, au détriment de la compétitivité du Japon et de la zone euro. Côté américain, on peut néanmoins voir certains avantages à lisser filer le dollar : avec un gigantesque déficit commercial et une reprise très hésitante, les entreprises se faisaient de plus en plus pressantes afin d'obtenir un relâchement du dogme du dollar fort. Les propos de George W. Bush ont un peu rassuré Japonais et Européens. Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi a ainsi "apprécié et bien accueilli" cette déclaration. Le G8 n'est cependant pas allé au-delà de ces réaffirmations. L'arme d'une intervention concertée des banques centrales, un temps évoquée par le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), reste pour l'instant dans le tiroir. Il ressort des discussions d'Evian qu'une "intervention sur les marchés des changes n'est pas un instrument" dans la situation actuelle, a déclaré le sous-secrétaire allemand à l'Economie Alfred Tacke, "sherpa" du chancelier Gerhard Schroeder au G8. "Le taux de change euro-dollar actuel est équivalent à celui du lancement (de la monnaie unique européenne) en 1999. Il n'y a donc pas de raison d'intervenir", a expliqué M. Tacke. L'euro a atteint, la semaine dernière, son plus haut niveau de tous les temps, à plus de 1,19 dollar. Lundi en fin d'après-midi, il valait 1,1740 dollar.
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