Compromis a minima sur les baisses d'impôts aux Etats-Unis

Par latribune.fr  |   |  435  mots
Ce n'est pas une défaite mais cela ressemble tout de même à un camouflet pour George W. Bush. Le président américain espérait obtenir du Congrès une baisse d'impôts de 726 milliards de dollars au total sur dix ans afin de relancer l'économie américaine: il devra sans doute se contenter de moins de la moitié. Après de nombreuses journées de négociation, les Républicains du Sénat et de la Chambre des représentants sont finalement parvenus à un accord de principe portant sur un "paquet" fiscal de 350 milliards de dollars en dix ans. Ce dispositif comprend des baisses d'impôts en direction des particuliers et des entreprises, il prévoit aussi une hausse des dépenses à travers notamment une aide de 20 milliards de dollars pour les Etats en pleine crise budgétaire (lire ci-contre).Parmi les mesures fiscales phares de ce plan de relance, on peut citer la réduction temporaire (jusqu'en 2009) à 15% de l'imposition sur les dividendes et les plus-values boursières et immobilières. On est là aussi en deçà des desiderata du président américain, qui prônait la suppression pure et simple de cette taxation. Les autres mesures prévoient des réductions du barème de l'impôt sur le revenu, des déductions fiscales élargies pour les couples mariés ayant des enfants, etc...Quant aux entreprises, elles ne sont pas oubliées. Pour donner un coup de fouet à l'investissement, les PME pourront déduire pendant deux ans jusqu'à 100.000 dollars d'investissements de leur facture fiscale. Les entreprises de taille plus importante pourront bénéficier d'une déduction fiscale de 50% sur leurs achats de nouveaux équipements, cette mesure n'étant valable que jusqu'à la fin 2004.L'âpreté des discussions dans le camp républicain à propos de ce plan de relance - et sa nette révision à la baisse - démontre à quel point élus et économistes peinent à croire à l'efficacité de ces mesures pour faire redémarrer une économie américaine à la croissance molle et en proie à une nette dégradation du marché du travail (6% de chômeurs en avril). Nombres d'entre eux estiment que ce programme de baisses d'impôts n'aura qu'un effet limité, uniquement sur le court terme, et aura pour prix une explosion du déficit budgétaire (lire ci-contre). Pour les experts des banques américaines, ce dernier pourrait atteindre entre 400 et 500 milliards de dollars cette année. Mais pour George W. Bush, l'enjeu est ailleurs: le président américain risque d'avoir bien des difficultés à assurer sa réélection dans un contexte de crise économique...