Berlin révise en baisse ses prévisions de croissance

Après une année 2002 très médiocre avec une croissance de 0,2%, l'Allemagne s'apprête à vivre un exercice 2003 plus difficile que le gouvernement ne l'anticipait il y a encore quelques mois. Dans ses prévisions initiales de croissance, Berlin tablait sur une hausse de 1,5% du produit intérieur brut. Un rythme modeste que d'ores et déjà la première économie de la zone euro ne pourra tenir. Ce matin, lors de la présentation du rapport économique annuel, le ministre de l'Economie et du Travail, Wolfgang Clement, a indiqué que le gouvernement abaissait sa prévision à 1%. Cette révision de la prévision de croissance s'accompagne d'un certain nombre d'autres pronostics quant à l'évolution de la conjoncture. Le faible rythme de la reprise ne permettra pas au marché de l'emploi de se redresser: en 2003, le nombre moyen de chômeurs devrait s'établir à 4,2 millions. Concernant le risque de déflation qui préoccupe de nombreux économistes pour l'Allemagne, le gouvernement Schröder écarte cette idée puisqu'il estime que les prix devraient progresser de 1,5% cette année. Tout en abaissant sa prévision de croissance, Berlin considère toujours comme possible de contenir les déficits publics cette année sous la limite de 3% fixée par le Pacte de stabilité et de croissance. L'Allemagne, dont les finances publiques ont considérablement dérapé l'année dernière avec un déficit de 3,75%, fait l'objet de la part de l'Union européenne d'une procédure disciplinaire pour "déficit excessif".Dans ce climat morose, marqué par une faible consommation et un investissement des entreprises plutôt déprimé, une lueur d'espoir est apparue mardi avec la publication de l'indice Ifo, baromètre du climat des affaires en Allemagne, en hausse pour la première fois depuis sept mois. Mais cette amélioration du moral des chefs d'entreprise apparaît bien fragile: une poursuite de l'envolée actuelle de l'euro face au dollar se révélerait très pénalisante pour les exportations de l'industrie allemande. Sur ce point justement, Wolfgang Clement s'est voulu rassurant, indiquant que l'appréciation récente de l'euro face au dollar est "positive". Selon lui, le point "critique" à partir duquel cette hausse pèserait sur la compétitivité des exportateurs allemands n'est pas encore atteint. Le ministre allemand de l'Economie n'a pas précisé à quel niveau il situait ce point critique. Vers midi, la monnaie européenne valait 1,0875 dollar.
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