Les ménages américains retrouvent la prudence

La consommation des ménages continue de soutenir l'économie américaine, mais moins qu'au troisième trimestre. En novembre, les dépenses des ménages américains ont ainsi augmenté de 0,4% sur un mois. Un chiffre supérieur à celui d'octobre (+0,1%) et de septembre (stable), mais légèrement inférieur au consensus Reuters qui prévoyait une hausse de 0,7%. Après deux mois d'atonie, le rebond est donc moins fort qu'attendu et il est principalement mené par les achats de biens durables. Les dépenses liées à ces derniers ont ainsi progressé en novembre de 1,1% sur un mois, essentiellement en raison d'un bon comportement de l'automobile. Dans les autres secteurs (services et biens non durables), la hausse des dépenses n'est que de 0,3%. La consommation américaine est donc toujours solide. Pour preuve, l'indice définitif de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan s'est établi en décembre à 92,6. Les économistes attendaient, en moyenne, selon Reuters, un chiffre de 91. Ce niveau est nettement supérieur aux 89,6 avancés lors du communiqué de presse préliminaire. Mais reste cependant que l'indice est en recul par rapport au mois de novembre (93,7).Car, on reste, en termes de dépenses des ménages, loin des chiffres affichés cet été et qui avaient permis à l'économie d'afficher un taux de croissance record de 8,2% en rythme annuel (chiffre confirmé ce mardi). Rappelons par exemple que les dépenses des ménages avaient progressé de 0,9% par mois en juillet et en août, alors même que les revenus ne progressaient respectivement que de 0,4% et 0,2%. Il semble que cette frénésie consommatrice soit aujourd'hui terminée. "Le ralentissement de la consommation au dernier trimestre 2003 se confirme", indique ainsi Elisabeth Denison, économiste chez Dresdner KW à NewYork.Le meilleur exemple en est que pour le troisième mois consécutif, les dépenses progressent moins vite que les revenus. Ces derniers ont en effet augmenté de 0,5% en novembre sur un mois. Du coup, le taux d'épargne des ménages remonte de 0,1 point à 1,8%. Les ménages se montrent donc de plus en plus prudents. L'incapacité actuelle de l'économie américaine à créer des emplois et le risque de voir les baisses d'impôts s'achever bientôt sont évidemment les principales raisons de ce retour vers l'épargne. En soi, ce phénomène n'est pas mauvais. Il permettra aux entreprises américaines de faire un peu moins appel à l'étranger pour financer leurs investissements et réduira donc légèrement le déficit courant qui est une des principales épées de Damoclès qui pèsent sur l'économie outre-Atlantique. Le revers de la médaille sera une réduction du rythme de croissance. A ce titre, le quatrième trimestre devrait donc montrer un net ralentissement de l'économie américaine. D'autant que les premiers éléments disponibles montrent que les dépenses liées aux fêtes de fin d'année n'ont pas été à la hauteur de certaines espérances. Reste que l'économie américaine devrait rester largement devant les autres zones développées du monde. Comme le souligne, Lara Rahm, économiste chez Lehman Brothers cité par Reuters, le rythme de croissance du troisième trimestre "ne pouvait être soutenu durablement". La question sera désormais de savoir si cette prudence actuelle des consommateurs se muera à terme en inquiétude ou restera modérée. La réponse réside dans l'évolution future du marché de l'emploi.
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