Nervosité des marchés avant l'intervention de Colin Powell

Aujourd'hui, tous les regards convergent vers New York. Focalisés sur l'intervention en milieu d'après-midi de Colin Powell devant le Conseil de sécurité des Nations unies, les marchés font preuve d'une certaine nervosité. Dans ce climat, il y a des gagnants comme l'or, l'euro et le pétrole et un grand perdant: le dollar. Pour de nombreux analystes, l'allocution du secrétaire d'Etat américain sera cruciale pour déterminer le timing d'une guerre que chacun juge désormais inévitable. Le chef de la diplomatie américaine s'est donné 90 minutes pour tenter de démontrer à la communauté internationale d'une part que l'Irak dissimule bien des armes de destruction massive et d'autre part qu'il est temps de recourir à la force pour désarmer Bagdad. Selon la presse américaine, les "preuves" fournies par Colin Powell seront constituées d'écoutes électroniques et de témoignages d'Irakiens ayant fait défection. Dans ce contexte, la pression est forte sur le billet vert. Le dollar perd du terrain vis à vis de nombreuses monnaies et notamment l'euro. La monnaie européenne est repassée en début de matinée au-dessus de 1,09 dollar, touchant un plus haut depuis mars 1999 à 1,0938 dollar avant de se replier. Vers 15 heures, un euro s'échangeait 1,0873 dollar. Pour les cambistes, le dollar ne retrouvera de sa force qu'à plusieurs conditions: que les Etats-Unis obtiennent un véritable soutien international, que l'offensive contre l'Irak soit déclenchée rapidement et enfin que le conflit se règle vite. En attendant, tout porte à croire que l'euro continuera à s'apprécier. Dans ce contexte de tensions internationales, l'or retrouve évidemment son rôle de valeur-refuge. Sur le marché japonais, le métal précieux a atteint son plus haut niveau depuis septembre 1996 à 386,75 dollars l'once. Depuis le 1er janvier, l'or s'est apprécié de 13%, profitant des menaces de guerre et de l'état de faiblesse chronique des marchés boursiers. Autre grand gagnant de la situation actuelle, le pétrole. Les cours de l'or noir bénéficient de la perspective d'une guerre. A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars vaut en début d'après-midi 31,31 dollars, soit une hausse de 0,22% par rapport à son cours de clôture hier soir. Depuis le début de l'année, les cours du Brent ne sont pas revenus en clôture une seule fois en deçà des 29 dollars le baril.
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