Conformément à ses propres prévisions, United Pan-Europe Communications (UPC) a terminé 2002 dans le rouge. Mais le câblo-opérateur européen, contrôlé par le groupe américain Liberty Media, a tout de même annoncé lundi avoir réduit de moitié sa perte nette en 2002 : celle-ci ne se monte plus qu'à 2,243 milliards d'euros, contre 4,420 milliards de pertes enregistrées en 2001. Ce résultat a pu être obtenu grâce à "des économies d'échelle dans toute l'Europe et à des réductions de coûts, ce qui a optimisé notre excédent brut d'exploitation (Ebitda)", a indiqué John F. Riordan, PDG du groupe, cité dans un communiqué. "UPC a réalisé une bonne performance en 2002, malgré un environnement difficile. La demande croissante pour nos services et la politique de contrôle des coûts nous a permis de dépasser nos objectifs financiers", a-t-il estimé. Le groupe a ainsi dégagé un exécédent brut d'exploitation (Ebitda) de 284 millions d'euros, comparé à une perte de 162 millions en 2001. UPC dépasse ainsi ses prévisions d'un Ebitda de 278 millions d'euros, faites lors de l'annonce des résultats du troisième trimestre 2002. Signe de la remontée du câblo-opérateur en 2002, le revenu moyen par abonné (ARPU) a progressé de 6%, de 12,70 euros (fin 2001) à 13,48 euros à la fin 2002. Selon le groupe, le résultat 2002 a été affecté par des charges de près de trois milliards d'euros, dues pour l'essentiel à à des dépréciations d'actifs. Depuis sa création en 1995, UPC, premier câblo-opérateur européen, n'a jamais été rentable, accumulant en huit ans près de 8 milliards d'euros de pertes nettes. Sa situation financière intenable l'a conduit à déposer le bilan en septembre dernier. Le 3 décembre, UPC a été mis en redressement judiciaire aux Etats-Unis et aux Pays-Bas. Le groupe a parallèlement annoncé qu'il allait convertir les deux tiers de sa dette, qui se monte à 10,4 milliards d'euros, en actions.La restructuration devrait être différée au delà de l'échéance intiale de mars 2003, à la suite d'objections soumises à la justice néerlandaise par un petit créancier. Au terme de la procédure, le principal actionnaire et créditeur d'UPC, UnitedGlobalCom, le groupe de John Malone, détiendra 65,5% des parts. Les autres détenteurs d'obligations auront 32,5% des actions, tandis que la participation des actionnaires actuels sera réduite à 2%. En 2003, UPC, qui dessert 8 millions d'abonnés en Europe, prévoit une amélioration de son résultat d'exploitation. Le câblo-opérateur anticipe un chiffre d'affaires en hausse de 12%, et un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 525 millions d'euros. Cependant UPC souligne dans son communiqué que les résultats financiers de l'exercice en cours risquent d'être affectés par une décision de justice "relative à certaines garanties minimales de programme". Celles-ci seraient susceptibles de réduire son excédent brut d'exploitation de quelque 25 millions d'euros par an au cours des trois prochaines années.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:04

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