L'UFC-Que Choisir épingle les opérateurs sur les SMS

Encore une fois, les opérateurs de téléphonie mobile sont dans le collimateur de l'UFC-Que Choisir. Après avoir dénoncé la minute indivisible, l'association de consommateurs s'en prend maintenant à la tarification des SMS, jugée exorbitante. Elle a ainsi annoncé mardi avoir saisi le Conseil de la Concurrence pour "abus de position dominante conjointe" contre à la fois Orange, SFR et Bouygues Télécom. Au centre de la polémique: les marges générées par les trois opérateurs sur les messages courts qui font fureur auprès des jeunes. Après une enquête de six mois, l'UFC prétend avoir découvert que les marges atteignent 82% du prix de vente moyen d'un SMS. En effet, chaque "texto" coûte 15 centimes d'euro prix public. En outre, les forfaits introduits en 2001 auraient été constitués de façon à entretenir l'illusion d'une réduction de prix par SMS. Ainsi, le prix moyen pour un SMS envoyé en 2002 était de 13,5 centimes, affirme l'UFC-Que Choisir. Et ce alors que le coût total d'envoi d'un SMS serait de 2,21 centimes d'euro.Des allégations contre lesquelles s'est immédiatement élevé SFR, qui conteste le montant du coût avancé par l'association. Selon l'opérateur, un SMS est en réalité beaucoup plus cher que cela à acheminer si l'on tient compte "des investissements, des coûts informatiques et de facturation, de subvention et de paramétrage, d'information, de marketing ou encore du service clients". L'opérateur conteste également les 25% de chiffre d'affaires qu'il réaliserait grâce aux SMS, parlant plutôt de 10%. Même son de cloche chez Orange, qui estime que "15 centimes, c'est très peu cher par rapport à d'autres services de la vie quotidienne: c'est 3 à 4 fois moins cher qu'un timbre, le quart du prix d'un litre d'essence et 5 fois moins cher qu'une baguette", selon un porte-parole. Autre argument, l'opérateur a dépensé des milliards d'euros pour "installer les réseaux, subventionner des terminaux et développer des conseillers clientèle", a-t-il également rappelé, ajoutant qu'"il faut bien payer tous ces investissements". Autant d'arguments que ne veut pas entendre l'UFC. Au regard de la croissance exponentielle du marché du SMS, l'association maintient que les bénéfices sont énormes pour les opérateurs. En 2002, ils ont vendu 5,8 milliards de SMS, et ce chiffre devrait atteindre 7,3 milliards cette année. Or, selon l'UFC, les opérateurs auraient réalisé uniquement sur le transport des messages, c'est-à-dire en excluant les messages surtaxés, 650 millions d'euros de marge en 2002 et devraient générer de 960 à 1 milliard d'euros de marge brute cette année. "Par rapport aux 650 millions d'euros qu'ils empochent actuellement, les opérateurs devraient rendre 600 millions d'euros aux jeunes consommateurs", a martelé le président de l'UFC Julien Dourgnon. Des bénéfices iniques dans la mesure où les opérateurs entretiennent la vision erronée d'un marché concurrentiel, selon l'UFC. En effet, 75% des SMS sont envoyés par des jeunes ayant entre 8 et 24 ans. Or, "les opérateurs ont donné l'illusion, à la jeunesse en particulier, d'un juste prix". Et d'estimer qu'ils ont profité d'un engouement pour ce nouveau moyen de communication pour maintenir les prix pratiqués à leur démarrage en 1999, alors qu'en comparaison le reste des communications a subi de véritables réductions de prix en corrélation avec leur taux de croissance.Sans conseiller de prix idéal, l'UFC fait remarquer que si les SMS étaient facturés 5 centimes à l'unité, les opérateurs empocheraient quand même une marge de 47%, soit au dessus des communications mobiles classiques.
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