Havas va devoir maigrir. Constatant un "fort manque de visibilité", et malgré "des signes de début de reprise aux Etats-Unis", le sixième groupe de publicité mondial a choisi de se réorganiser. Il faut dire que ses résultats pour le premier semestre 2003 reflètent la faiblesse du marché sur cette période: le chiffre d'affaires organique s'est contracté de 6,8% au premier semestre. Dans ces conditions, le groupe a accusé une baisse de plus de 40% de son résultat d'exploitation à 68 millions d'euros, un chiffre nettement inférieur aux attentes moyennes des analystes, qui s'établissaient à 82 millions d'euros.Le résultat net ressort dans le rouge, avec une perte de 58 millions d'euros à comparer avec un bénéfice de 15 millions d'euros au premier semestre de 2002. Afin de sortir la tête de l'eau et redresser ses marges, Havas présente donc un plan de réorganisation dont le coût, estimé par le groupe à 180 million d'euros, a eu un impact immédiat sur le résultat net du premier semestre.Ce programme prévoit la cession d'une vingtaine de sociétés pour 50 millions d'euros, entraînant un amortissement exceptionnel des survaleurs de 110 millions, dont 50 millions sont constatés au premier semestre 2003. Dans le cadre de ce plan, Havas va supprimer 850 postes supplémentaires d'ici 2005, principalement aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Scandinavie, après avoir déjà réduit ses effectifs de 747 postes au premier semestre (16.699 personnes fin juin). L'objectif de ce plan, dont les économies attendues se montent à 90 millions d'euros en année pleine, est de parvenir à redresser la marge d'exploitation (Ebit sur marge brute) à 15%. Havas déclare s'être fixé un calendrier précis pour atteindre ce chiffre mais ne le dévoile pas. La tâche sera rude, puisqu'au premier semestre la marge d'exploitation est tombée à 7,8% contre 10,7% lors des six premiers mois de 2002. Ce plan de réorganisation dessinera un nouveau profil pour Havas. Le groupe sera recentré autour d'un réseau mondial unique de communication intégrée: Euro RSCG Worldwide, avec à ses côtés, un réseau créatif plus modeste, Arnold Worldwide Partners, et sa division d'achat d'espaces MPG. Le groupe annonce également qu'avec la mise en oeuvre de son plan de réorganisation, sa priorité devient désormais de "finaliser un plan de refinancement global afin de sécuriser totalement les échéances 2006". Le groupe doit faire face à un remboursement probable de 1,1 milliard d'euros d'obligations convertibles début 2006 compte tenu des prix de conversion bien supérieurs aux cours actuels.A Paris, les informations communiquées par le groupe sont très mal accueillies par le marché. En fin d'après-midi, le titre chute de 9,03%, à 4,23 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:34

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