Ford relève ses objectifs de rentabilité pour 2003

Fin de série chez Ford. Après deux trimestres consécutifs dans le vert, la firme américaine a accusé au troisième trimestre une perte nette de 25 millions de dollars, soit un cent par action. Difficile pourtant de faire la fine bouche. D'une part parce que voici un an, les pertes étaient de 326 millions de dollars, soit 18 cents par action. Ensuite, parce que le consensus calculé par l'agence First Call était de 11 cents par action. Et enfin, parce que le groupe a révisé à la hausse sa prévision de bénéfice net pour 2003 à une fourchette comprise entre 95 cents et 1,05 dollar par action. Précédemment, la prévision de bénéfice net par action sur l'ensemble de l'année était de 70 cents. Reste évidemment que ces bons résultats financiers ne doivent pas être l'arbre qui cache la forêt. La division automobile, qui représente 82% du chiffre d'affaires, a encore accusé une perte nette avant impôts de 609 millions de dollars au troisième trimestre, soit à peine moins que celle enregistrée un an auparavant (618 millions de dollars). Du coup, comme pour General Motors (lire ci-contre), le groupe est sauvé par les services financiers. La "banque Ford" a ainsi dégagé un bénéfice net de 1,03 milliard de dollars sur le trimestre, soit une progression de 81% sur un an.Mais si ces services financiers peuvent sauver la mise temporairement, la vocation de Ford (comme celle de GM d'ailleurs) n'est pas de devenir une banque. C'est ce que lui a récemment rappelé S&P en menaçant la compagnie d'une dégradation si elle ne parvenait pas à rétablir l'équilibre financier au sein de sa division automobile. Ford est actuellement noté BBB à long terme par S&P, soit deux crans au-dessus du rang de "junk bond". Du coup, comme le dit un analyste américain à Bloomberg, "perdre un degré de notation chez S&P serait un coup certain pour Ford". Ford doit donc encore faire mieux dans l'automobile, où les marques de la compagnie perdent encore des parts de marché aux Etats-Unis. Entre septembre 2002 et septembre 2003, la part de marché de Ford a ainsi reculé de 0,5 point. En valeur absolue, les immatriculations de Ford ont reculé de 6,5%. Le tout évidemment, dans un contexte de guerre des prix toujours féroce. En fait, l'automobile est encore en pleine restructuration. La production a été réajustée, ce qui explique le recul de 6,4% du chiffre d'affaires de la division. Parallèlement, la baisse des coûts s'est accélérée (-6,9% sur un an), mais de façon encore insuffisante pour freiner les pertes. "La réduction des coûts n'est pas encore allé assez loin", résume ainsi un gérant américain à Bloomberg. D'où la décision de Bill Ford de poursuivre sa campagne de suppressions de postes aux Etats-Unis (1.700) et en Europe (4.700) d'ici à la fin de l'année. Le site belge de Genk sera d'ailleurs l'un des plus touchés avec 3.000 emplois menacés. Ford reste donc sur la défensive. Et l'on est encore bien loin des 7 milliards de bénéfices envisagés par le plan de Bill Ford en 2005. A New-York, l'action Ford en début de séance gagnait 0,66% à 12,22 euros.
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