Un entretien avec Eric Jovet et Thierry Bennaim, repreneurs de l'enseigne Foto Quick

Yves Sassi : Foto Quick a été créé en 1981 et a compté jusqu'à une centaine d'implantations. Aujourd'hui, 26 magasins portent encore l'enseigne. Comment ont réagi ces commerçants lorsque vous leur avez annoncé que vous vous étiez portés acquéreur de l'enseigne ?Eric Jovet : Certains ont démarré sous cette enseigne il y a 20 ans. Ils aiment leur marque et sont heureux de voir que nous allons la redynamiser. Foto Quick a connu ses heures de gloires avec une centaine de magasins. Tout le monde est passé devant une boutique Foto Quick et le réseau a servi des millions de clients ! C'est aussi sur ces atouts que nous allons travailler pour bien asseoir notre développement. Mais bien entendu en apportant des services et des solutions précises à ce marché qui est en pleine évolution technologique. Lorsque nous avons présenté notre projet et notre équipe aux concessionnaires encore en place, nous avons été accueillis à bras ouverts. Aujourd'hui nous avons une vingtaine de ces partenaires qui sont prêts à relancer le réseau avec nous.Pourquoi avoir repris cette marque ?Thierry Bennaim : J'ai toujours aimé les marques, les enseignes. Je sais le pouvoir qu'elles peuvent avoir. Fin 2002, j'ai eu l'opportunité de reprendre Foto Quick, mais je ne voulais pas le faire seul, n'étant pas un spécialiste de ce secteur. J'ai créé en 1989 et je dirige une entreprise de diffusions de cadeaux d'entreprise. J'ai l'habitude de la gestion d'une entreprise, mais je voulais m'entourer d'un professionnel de la photo. J'ai donc cherché quelqu'un qui soit l'homme de la situation. Eric Jovet est cet homme là. Il a 20 ans de métier : directeur du marketing chez Konica, directeur général de la filiale photo de Conforama, propriétaire de magasins de photo... Lorsque nous nous sommes rencontrés, le courant est passé. Nous sommes complémentaires, ouverts aux propositions de l'autre. Et nous n'avons qu'une seule envie : développer cette activité. Nous avons beaucoup investi dans ce projet, tant financièrement que sur le plan humain, et nous passons à la phase de développement avec une réelle ambition, très volontariste. Dans un premier temps nous nous sommes attachés à consolider le concept, à passer des accords avec des partenaires. Dès la rentrée, nous passerons à la phase de développement. Le marché de la photo est en pleine évolution, avec l'arrivée du numérique, lancer un réseau spécialisé est un véritable challenge ?E.J : Bien sûr. Mais l'objectif est justement de faire la transition entre les deux technologies. Il faut savoir qu'en 2002, plus de 115 millions de pellicules photo ont été vendues en France. Je vous laisse imaginer le nombre de photos que cela représente. Il s'agit donc d'un marché colossal qui mettra plusieurs années à se convertir totalement au numérique. Mais il faut préparer cette reconversion. Et ce n'est pas simple pour le commerçant indépendant, isolé. Le matériel nécessaire au développement numérique coûte très cher, de 150 à 200.000 euros. Hors de question pour un commerçant traditionnel de faire un tel investissement. Ce ne serait pas rentable. Pourtant, il se doit d'offrir le service à ses clients, qui sont de plus en plus nombreux sur le numérique. Notre concept répond parfaitement à cette problématique. Nous allons créer des magasins pilotes dans les grandes villes. Ils seront équipés du matériel le plus sophistiqué. Les concessionnaires, situés autour de ces centres, utiliseront leurs services pour le numérique sans avoir à en faire l'investissement. C'est clair, le défi est important, si on ne structure pas ce service, les petits indépendants mourront et seuls de grands laboratoires prendront le marché. Alors bien entendu, le rôle de Foto Quick ne se limite pas à la possibilité de développer des photos numériques. Nous avons mis en place un ensemble de services, de moyens de communication, d'outils très tournés vers les services que nous devons à nos partenaires. J'ai pris contact avec les différents prestataires et fournisseurs, que je connais depuis de nombreuses années, et nous avons passé des accords qui nous permettent de bénéficier d'excellentes conditions financières dans tous les domaines de la profession. C'est aussi ce type d'avantages que nous allons proposer à nos partenaires. Nous allons développer un site Internet avec un sous site par magasin. Ce sera un site marchand sur lequel les internautes pourront acheter des produits, envoyer des fichiers... D'autre part, une équipe est constituée, dirigée par Georges Desancis, un autre professionnel de la photo. Quels sont vos objectifs de développement ?E.J : C'est un métier que je connais bien, nous avons un concept qui correspond parfaitement à l'évolution actuelle de ce marché. Le potentiel en France est important et les professionnels ont un besoin réel d'être aidés dans ce défi technique. Nous avons donc un objectif de croissance rapide. Le marché est représenté par environ 2.000 "mini lab" (tirage photo en 1 heure) dont environ 500 sont sous une enseigne. Il y a donc 1500 isolés qui doivent structurer leur offre ! Compte tenu de tous ces éléments, nous avons mis en place une politique de développement très volontariste. D'ici 3 ans, nous aurons implanté 200 magasins à notre enseigne.
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