La transparence, dix ans après

Doter la France d'une autorité de régulation des marchés respectée et assurer un contrôle plus fiable des comptes des entreprises sont au coeur de l'ambition gouvernementale. Mais suffit-il pour cela de fondre la COB et le CMF dans une nouvelle Autorité des marchés financiers ? Est-il suffisant d'imposer quelques contraintes supplémentaires aux commissaires aux comptes (tout en laissant les entreprises les rémunérer pour leur mission légale) pour renforcer leur indépendance ? Il y a dix ans, ni la COB, ni les commissaires aux comptes ni les autorités de tutelle n'ont pu ou su éviter les dérives du Crédit Lyonnais. Rien ne dit que les mesures que le gouvernement s'apprête à soumettre en conseil des ministres permettront d'éviter de nouvelles dérives. Car depuis ces tristes événements, qui ont coûté si cher à l'Etat et in fine au contribuable, les débats sur l'indépendance des auditeurs et la déontologie des banques d'affaires n'ont jamais cessé. Qu'on le sache, il n'est pas besoin de loi nouvelle pour qu'un commissaire aux comptes respecte ses obligations et les règles de son ordre professionnel. Il n'est pas non plus nécessaire de graver dans le marbre des textes pour que des banquiers d'affaires se rappellent que des murs de Chine doivent exister entre certaines de leurs activités. Il est toujours surprenant de constater que ceux qui regrettent, parfois à juste titre, l'excessif formalisme de nos règles et le maquis de notre réglementation, doivent être en quelque sorte remis dans le droit chemin par le législateur. Le gouvernement, au delà du texte qu'il va soutenir devant la représentation nationale, ne doit pas perdre de vue que c'est aussi à l'esprit de responsabilité de chacun qu'il doit faire appel.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.