Marc Luet, nouveau patron de Egg France

Deux mois après son lancement français, la banque en ligne Egg change déjà de président. Olivier de Montéty, à l'origine de Zebank, est remplacé par Marc Luet, un ancien de Citigroup. Pour l'instant, Olivier de Montéty reste dans l'entreprise, avec pour mission le "développement d'une gamme de produits et services d'investissement pour étoffer l'offre globale de Egg en France", précise le communiqué. Olivier de Montéty était entré chez Europ@web afin de créer Zebank, une banque en ligne financée par Groupe Arnault. D'hésitations stratégiques en mésaventures techniques, Zebank n'a jamais réussi à décoller. Début 2002, elle s'est finalement revendue pour 8 millions d'euros à Egg SA, la banque en ligne anglaise, filiale de l'assureur Prudential, qui cherchait à mettre le pied en France.Marc Luet, âgé de 39 ans, a maintenant pour mission d'aider Egg France à atteindre les ambitieux objectifs qu'elle s'est fixée. La banque en ligne s'est engagée à investir 160 millions d'euros dans l'Hexagone. Avec un but: acquérir 1 million de clients dans les trois ans et atteindre la rentabilité d'ici la fin 2004.Pour assurer son lancement, Egg ne lésine pas sur les moyens. La vaste campagne de publicité multi-supports (audiovisuelle, presse, Internet etc.) tente donc d'allécher le chaland, avec une offre de cash-back, qui consiste à rembourser une partie des achats réalisés avec la carte. D'ailleurs, Egg France a profité de la nomination du nouveau PDG pour prolonger la première offre promotionnelle. A son lancement, Egg s'est engagé à reverser jusqu'au 31 décembre l'équivalent de 5% des achats effectués, une offre prolongée jusqu'au 28 février. Après cette date, le taux de reversement sera de 1%.Egg France est une "banque complémentaire", comme elle se qualifie elle-même. Son modèle économique ne repose pas sur la gestion de comptes courants, mais sur l'octroi d'un crédit revolving à la consommation. Un produit qui fait ses beaux jours au Royaume Uni, mais qui n'est pas bien connu du public français.Car, si le nouveau président insiste sur la "transparence de Egg, une offre facile et simple à utiliser", affirme Marc Luet à latribune.fr, pas facile de s'y retrouver. Massivement ulitisée en France, la carte de crédit est plutôt une carte de débit, contrairement à la carte Egg. Axée sur le cash-back, la campagne publicitaire de Egg ne mentionne pas cette différence sémantique, bien que tout soit très détaillé sur le site Internet, assure Marc Luet. En tant que carte complémentaire, la carte Egg n'est pas faite pour être utilisée dans les distributeurs automatiques, sinon "s'enclenche automatiquement le crédit revolving", explique la porte-parole du groupe. Le cash-back fonctionne donc uniquement sur les achats en magasins.Pour accéder au service Egg, le candidat doit remplir des critères en terme de revenus et de charges (loyer et autres crédits en cours). Ensuite, en fonction de ces critères, une enveloppe de crédit revolving est définie - entre 500 et 15.000 euros. Le possesseur de la carte opte alors pour l'une des trois options de remboursement par prélèvement automatique qui lui sont proposées. Première possibilité: il choisit de rembourser en fin de mois la totalité de ses achats. La somme dépensée - et plafonnée au montant maximum du crédit - est alors automatiquement débitée sur le compte courant. Deuxième option: le détenteur de la carte rembourse une somme fixe mensuelle. Dans ce cas là, le crédit revolving est ouvert en fonction en cas de dépassement du montant remboursé. Troisième choix: il rembourse un minimum de 2% de ses achats, le crédit revolving se déclenche alors automatiquement sur le reste des dépenses. "A tout moment, le client peut changer ses modalités de remboursement", précise Marc Luet. Le taux d'intérêt nominal affecté au crédit revolving est de 12,7%. Sur le premier mois de lancement, 28.000 clients dont la moyenne des revenus annuels était de 50.000 euros ont souscrit à l'offre, rappelle un communiqué. Silence pour l'instant sur le nombre d'utilisateurs du crédit. A titre de comparaison, l'activité est devenue rentable au Royaume Uni au premier trimestre 2002. La banque avait alors 2,1 millions de clients et publiait un produit net bancaire de 73,7 millions de livres pour un résultat imposable de 2,4 millions. Elle avait alors distribué 1,5 million de cartes.En tout cas, sur la base de ces chiffres, Marc Luet croit dur comme fer à la réussite de Egg, en dépit des différences culturelles entre la Grande-Bretagne et la France en termes d'habitude bancaire. "La France est au même point que Egg lorsque cette dernière est arrivée en Grande Bretagne", affirme Marc Luet, rappelant ainsi les propos de Paul Gratton le PDG de Egg SA.
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