Nouvelle tactique de PeopleSoft pour contrer Oracle

Le dernier épisode de la guerre qui fait rage dans le monde du progiciel depuis début juin s'est déroulé mercredi soir à Wall Street. A la surprise de tous, PeopleSoft a sensiblement relevé ses prévisions de chiffre d'affaires pour le second trimestre de son exercice 2003-2004. Il prévoit désormais des ventes comprises entre 490 et 500 millions de dollars, bien au-dessus de sa prévision d'avril qui allait de 450 à 460 millions de dollars, et de la moyenne attendue par les analystes, établie à 443,2 millions de dollars. A l'origine de cette performance: les ventes de licences de logiciels, qui devraient être bien meilleures que prévu. Ce segment qui constitue le baromètre de l'activité d'un éditeur, devrait générer un chiffre d'affaires compris entre 105 et 115 millions de dollars, alors que les analystes prévoyaient un chiffre inférieur à 80 millions de dollars. Ce soudain relèvement provient pour moitié de nouvelles garanties accompagnant les contrats de licences destinées à protéger les clients de PeopleSoft. Ces clauses prévoient en effet qu'en cas de prise de contrôle de PeopleSoft, le repreneur serait obligé de rembourser à hauteur de 2 à 5 fois le montant de son contrat de licence. "C'est une pilule empoisonnée dans le sens où Oracle aurait la responsabilité financière de ces nouveaux engagements", a précisé un analyste de Wells Fargo Securities à Reuters. Reste à connaître la légalité de ces clauses. Un procureur de la Silicon Valley a affirmé que la légitimité de ces "contrats empoisonnés" n'était pas établie, contrairement à des pilules empoisonnées classiques, et que dans ce cas là ces avenants pouvaient être annulés. En tout cas, cette nouvelle manoeuvre de PeopleSoft a soulevé l'ire d'Oracle, qui a lancé début juin une OPA hostile sur son concurrent d'un montant de 6,3 milliards de dollars. Jim Finn, le porte-parole d'Oracle, a qualifié de "trucs" les annonces de PeopleSoft, "une compagnie qui ne sait plus quoi inventer pour accroître ses chiffres". Il a d'ailleurs rappelé que "5 trimestres consécutifs de baisse des résultats sont une meilleure indication de la santé réelle des activités de PeopleSoft". En attendant, PeopleSoft tente le tout pour le tout pour faire aboutir son propre projet: s'allier dans le cadre d'une OPA amicale de 1,75 milliard de dollars à son concurrent JD Edwards. Une opération qui le propulserait à la deuxième place du marché derrière SAP.
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