Un entretien avec Michel et Georges Choueri, dirigeants fondateurs de Café Muffin

Yves Sassi : Comment a débuté l'aventure de Café Muffin ?Michel et Georges Choueri : Nous possédions, au Canada quatre établissements de restauration rapide sous l'enseigne Mc Gill. C'était un concept de cafétérias, un peu haut de gamme, avec un service très complet de bar, sandwiches chauds et froids, le tout préparé sur place. J'ai reçu un appel d'un ami qui s'occupait de la restauration au Carrousel du Louvre dans lequel onze concepts avaient été mis en place... il leur manquait quelque chose venu du Canada. On a fait le voyage, mon frère et moi, et nous avons été séduits par l'idée. L'histoire a débuté ainsi. Après quelques mois de préparation, nous avons cédé les parts de nos restaurants canadiens et nous avons ouvert le restaurant du Louvre en 1993. Ce premier point de vente a démarré immédiatement. Pour vous donner une idée, nous vendons deux à trois tonnes de café par an. En 1997, nous avons ouvert Lille, avec un concept plus large, sur 121 m² : café, salon de thé, restauration rapide, salades variées, quiches... Nous y vendons environ 400 sandwiches par jour.Comment définissez-vous votre concept ?Café Muffin est un concept qui travaille tous les créneaux à toutes les heures. Mais ce qui compte le plus, c'est la qualité des produits. Nous avons créé nos propres recettes, c'est très important, tant et si bien que même nos salariés ne sont pas mis dans le secret. Nous avons deux concepts, selon l'emplacement et la surface que nous exploitons, de 50 à 120 m², mais quel que soit le concept, nous le rentabilisons au maximum. Le client peut consommer sur place ou emporter les produits. Le concept est un mix entre la pâtisserie dans laquelle on vient chercher des produits à consommer chez soi et le "café" avec une ambiance un peu salon de thé. Je rappelle que nous faisons tous nos produits sur place, devant le client. Nous travaillons en ce moment sur les gammes de produits. Je pense que nous ajouterons rapidement des portions de pizza, des produits à base de farines allégées... Nous réfléchissons à des produits que se marieront bien avec ce que nous proposons déjà. Comment vous situez-vous par rapport à la concurrence ?En France, il y a peu de concepts directement concurrents du nôtre. Nous regardons bien entendu ce que fait Starbuck, mais pour l'instant, je pense que nous avons encore un peu de temps avant qu'ils ne s'implantent. Vous savez, il est rare de voir, dans nos rues, des gens se promener avec leur gobelet de café à la main ! Je ne suis pas convaincu que cela puisse fonctionner ici.Quels sont vos objectifs de développement ?Le salon de la franchise a été un excellent test pour nous. Sans prétention, nous y avons rencontré un très grand succès ! Cela nous confirme dans nos objectifs. Nous avons des signatures en cours, ce qui me fait dire que nous devrions signer cette année 4 contrats. L'objectif est de créer 8 magasins en propre et une vingtaine de franchises d'ici 3 ans. D'autre part, nous regardons également ce qui se passe en Espagne et en Belgique. Ce sont des marchés sur lesquels nous devrions également bien réussir.Que faut-il pour devenir franchisé de votre enseigne ?En fait, nous recherchons des gens qui ont la volonté de travailler dans leur point de vente, qui auront le souci du service client et de bonnes capacités d'adaptation. Vous savez, ouvrir un point de vente n'est pas un objectif en soi. Ce n'est que le début de l'aventure. Il faut ensuite gérer son point de vente, fidéliser sa clientèle, suivre l'évolution du marché... Nous proposons une formation de huit semaines. Cette formation est importante, non seulement pour que le franchisé puisse acquérir les bases du métier, mais aussi pour qu'il puisse se faire une idée précise du métier qu'il va faire. Et pour nous aussi, c'est une période pendant laquelle nous vérifierons que les candidats seront bien à leur place et donc réussiront dans ce nouveau métier. C'est une phase importante du développement d'une enseigne. La sélection des franchisés est primordiale pour assurer la pérennité du réseau. L'apport personnel du franchisé doit être de 50.000 euros pour un point de vente de 40 à 80 m². Pour un "Grand" Muffin, il faut compter environ 100.000 euros d'apport, ce qui représente à peu près 30 % du montant de l'investissement global. Mais je voudrais ajouter que ce qui fait notre force, c'est non seulement la qualité de nos produits à des prix attractifs, mais aussi un accueil client très soigné. Il faut que la qualité soit constante, c'est primordial. Dans nos métiers, on peut satisfaire 1.000 fois un client et le décevoir une fois. C'est cette dernière qu'il retiendra !
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.