Le géant des médias AOL Time Warner est enfin revenu dans le vert après les pertes historiques liées aux dépréciations d'actifs publiées pour la période octobre-décembre 2002. Au premier trimestre 2003, le groupe a réalisé un bénéfice net de 396 millions de dollars (9 cents par action) après le plus gros déficit trimestriel jamais publié par une entreprise, qui était de 54,24 milliards de dollars. C'est en tout cas mieux que ne l'attendait le consensus de Thomson First Call, établi à 4 cents par action.Le chiffre d'affaires trimestriel a augmenté de 6% en un an à presque 10 milliards de dollars tandis que l'Ebitda (équivalent de l'excédent brut d'exploitation) a fait un bond de 14% à 2 milliards de dollars, au dessus des prévisions du marché (1,82 milliard). Le groupe continue d'être soutenu par ses activités audiovisuelles et cinématographiques, tandis que la branche Internet AOL, les divisions musique et édition s'essouflent, bien qu'elles ne soient pas toutes logées à la même enseigne. AOL par exemple, le boulet du groupe, reste le principal souci des investisseurs: la publicité en ligne ne repart pas et la filiale est toujours soumise à une enquête de la SEC sur ses méthodes comptables. Son chiffre d'affaires trimestriel a reculé de 4,1%, à 2,19 milliards de dollars. Mais l'Ebitda est ressorti à 400 millions de dollars, au dessus des prévisions du marché (343 millions de dollars). "AOL a soutenu l'Ebitda. Les coûts de l'activité en ligne semblent être sous contrôle", a commenté un analyste interrogé par Reuters. La division musique, qui loge Warner Music, l'éditeur de Madonna, a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 3,5% et un Ebitda de 4,4% inférieur à celui de l'an dernier. Dans un communiqué, le groupe pointe du doigt la mauvaise santé du secteur. Les études montrent en effet que les ventes de disques sont certes pénalisées par la morosité de la conjoncture mais également par le piratage à grande échelle. Enfin, le résultat d'exploitation de l'activité édition (qui comprend notamment Time Magazine) n'a augmenté que de 2%. A contrario, la division Films, portée par des titres tels que "Le Seigneur des anneaux", a vu son Ebitda faire un bond de 38%, à 251 millions de dollars, tandis que le résultat brut d'exploitation de la branche câblée affiche une hausse de 6% et celui des chaînes de télévision de 16%, à 500 millions de dollars.AOL Time Warner, qui diffuse la série télé "Les Sopranos", maintient les prévisions de janvier. Le groupe table pour 2003 sur une croissance de son chiffre d'affaires d'environ 5%, par rapport aux 41 milliards de dollars générés en 2002. L'Ebitda devrait enregistrer une augmentation de 2 à 5%.Au delà des résultats et des prévisions, les analystes restent attachés au plan de désendettement du groupe, principale priorité du nouveau PDG, Richard Parsons. Au 31 janvier, la dette s'élevait encore à 26,3 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 25,8 milliards du 31 décembre 2002. Afin de réduire son fardeau financier, le groupe a vendu hier son réseau de télévisions Comedy Central pour 1,23 milliard de dollars (lire ci-contre). Lors de la conférence suivant les résultats, AOL Time Warner a annoncé qu'il s'était mis en campagne pour vendre sa division musique mais qu'il n'en était qu'au début des démarches. Concernant la mise en Bourse de sa branche câblée, il a officiellement retardé l'échéance de l'opération, jusque là prévue au deuxième trimestre 2003. Richard Parsons a confirmé que le projet était reporté au deuxième semestre. La nouvelle n'est pas une surprise, dans la mesure où la conjoncture actuelle n'est pas favorable à l'opération. Toutefois, le directeur financier Wayne Pace a assuré qu'AOL Time Warner tiendrait ses objectifs de désendettement en 2002 et en 2003, que le placement sur les marché de la branche câble se fasse ou pas.A Wall Street, l'action AOL gagnait 3,23% deux heures après l'ouverture à 13,74 dollars.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:19

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