L'affaire Adelphia touche les banques

Rebondissement dans l'affaire Adelphia, le sixième câblo-opérateur américain qui a fait la une de la presse financière l'an passé après la découverte de fraudes d'ampleur. Cible visée cette fois: les banques. Les créditeurs de la firme intentent un procès contre 450 institutions financières, les accusant d'avoir participé à la faillite du groupe en ayant été trop laxistes sur les crédits accordés.Parmi les accusés se trouvent les plus prestigieuses institutions financières de Wall Street telles que Bank of America, Wachovia, Bank of Montreal ou Citigroup. Les détenteurs d'obligations réclament aux banques pour 5 milliards de dollars de dommages et intérêts et demandent à ce que 5,2 milliards de dollars de dettes de la société soient gelées jusqu'à ce qu'ils soient remboursés. Ces derniers se battent en effet contre les banques pour obtenir une part plus importante des actifs d'Adelphia, placé sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites américaines depuis juin 2002. Les détenteurs d'obligation accusent les banques d'avoir prêté frauduleusement de l'argent à Adelphia et à ses dirigeants, la famille Rigas. Ils les soupçonnent notamment d'avoir accordé des crédits à la famille fondatrice tout en sachant que les fonds étaient destinés à des fins personnelles. Et cela, pour obtenir le plus de contrats possibles d'Adelphia.Les procureurs fédéraux poursuivent déjà John Rigas et ses fils Timothy et Michael. Ces derniers ont en effet obtenu des crédits en mettant en garantie les actifs de la société alors même que l'argent servait par exemple à acheter des titres Adelphia ou participait à leur enrichissement personnel. Arrêtés en juillet dernier, les trois accusés ont plaidé non coupable.Adelphia s'était déclaré en faillite en juin dernier après avoir avoué quelques semaines plus tôt pour 3 milliards de dollars d'engagements hors bilan. Ces fonds ont été empruntés pour partie à des fins personnelles. La société a également avoué avoir gonflé son chiffre d'affaires et le nombre de ses abonnés, tandis qu'elle a masqué une partie de ses pertes en les transférant dans ses filiales.Les bras de fer entre créanciers et banques deviennent monnaie courante. JP Morgan et Citigroup font déjà l'objet de poursuites dans l'affaire Enron, tandis que certains investisseurs de WordCom se battent actuellement avec les banques pour obtenir le plus d'actifs possibles.
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