La Deutsche Bahn présente des résultats solides

"Malgré une économie faible, nous sommes parvenus à avancer dans la modernisation de l'entreprise": c'est par ces mots que le président de la compagnie allemande de transport ferroviaire Deutsche Bahn, Hartmut Mehdorn, a résumé les six premiers mois de l'exercice fiscal de son entreprise. Et certes, le groupe a réalisé en termes financiers un bon résultat: la perte nette imposable de 148 millions d'euros est bien loin désormais du niveau de celle du premier semestre 2002 (-231 millions d'euros). Mieux même : la DB se paie le luxe de dégager sur les six premiers mois de l'année un bénéfice opérationnel de 176 millions d'euros, contre une perte de 52 millions un an plus tôt. Le groupe peut donc se targuer d'avoir "amélioré considérablement ses résultats, ce que peu d'autres entreprises du secteur peuvent revendiquer actuellement". Ces résultats ne doivent cependant pas tromper. Certes, la compagnie a fait d'importants efforts en termes de réductions de coûts. Les coûts sont en effet passés de 3,2 milliards à 1,97 milliard d'euros, soit un recul de 38%. Mais les problèmes demeurent: notamment la division grandes lignes de plus de 500 kilomètres. Le chiffre d'affaires de cette dernière division a ainsi chuté de 13,1% et son résultat opérationnel est passé dans le rouge à -266 millions d'euros contre un bénéfice de 50 millions d'euros un an auparavant. Pour expliquer le fiasco de cette division, la direction de la DB évoque la concurrence des compagnies aériennes à bas coût qui se sont beaucoup développées en Allemagne ces dernières années. La DB accuse d'ailleurs plus généralement la guerre des prix que se livrent low-costs et compagnies classiques et qui rend le train de moins en moins compétitif. Mais la compagnie oublie d'évoquer la modification de ses tarifs intervenue en décembre dernier, et qui a été très mal perçue par l'opinion publique outre-Rhin.Malgré cette réserve, le groupe peut se féliciter de plusieurs point positifs. D'abord, il résiste sur le trafic régional, où pourtant plusieurs entreprises, comme Connex (filiale de Veolia Environnement), sont en concurrence directe avec la DB. La DB Regio a ainsi vu son trafic progresser de 4% et son bénéfice opérationnel passer de 71 millions d'euros à 174 millions d'euros. Du côté du fret, la DB a bien résisté avec une baisse de 0,8% seulement, malgré la déprime actuelle de l'économie allemande. Enfin, ce semestre était le premier où la division logistique Stinnes, rachetée l'an dernier, était intégrée dans les comptes. Avec un certain succès d'ailleurs. Le chiffre d'affaires de Stinnes progresse de 3,1% sur un an et son bénéfice opérationnel est resté stable à 129 millions d'euros.Avec ces résultats, la DB se présente comme un opérateur plutôt sain, bénéficiant de fortes positions dans le trafic régional, le fret et la logistique. Pour Hartmut Mehdorn, l'enjeu est de taille: il faut d'ores et déjà convaincre les investisseurs que la DB peut être une future bonne affaire boursière. Une gageure quand on connaît le fiasco financier des chemins de fer britanniques et les difficultés d'autres grandes compagnies comme la SNCF.
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