Eurazeo et Rue Impériale soutenus par une possible fusion

Eurazeo et Rue Imperiale ne feront-ils bientôt plus qu'un? C'est en tout cas ce que rapporte ce vendredi plusieurs quotidiens, selon lesquels la direction de Lazard prépare une fusion des deux holdings afin de simplifier ses structures."L'objectif d'une telle opération est clair: réduire les décotes liées à la cascade de holdings et ainsi améliorer le sort des actionnaires minoritaires de ces sociétés, voire leur permettre de sortir", écrit le Figaro.L'opération serait d'ailleurs réalisée en liaison avec l'un de ces actionnaires, croit savoir Les Echos. Le Crédit Agricole pourrait en effet profiter de l'opération pour valoriser sa participation de 23,6% de Rue Imperiale, récupérée il y a trois ans lorsque la banque avait volé au secours de la société alors cible d'une offensive de Vincent Bolloré. Acquise pour 308 euros l'action, elle a depuis perdu presque 50%. Un écrasement des structures rendrait également plus liquide la participation du Crédit Agricole. Un point non-négligeable, alors que les relations avec Lazard se sont dégradées depuis que ce dernier a joué le rôle de conseil de BNP Paribas dans l'affaire du Crédit Lyonnais.Concrètement, l'opération pourrait prendre la forme d'une offre de Rue Imperiale sur sa filiale. Rappelons que d'après le site Internet d'Eurazeo, la société est détenue à 52,5% par Rue Imperiale, à 21,3% par des institutionnels, à 11% par UBS et à 13% par des actionnaires individuels. Le solde est constitué d'autocontrôle. Outre le Crédit Agricole, Rue Imperiale est pour sa part aux mains des familles fondatrices à hauteur de 40,8% (via Haussman Percier) et d'institutionnels.Une fusion des deux entités diminuerait pratiquement de moitié les participations actuelles du Crédit Agricole et de Haussman Percier dans Rue Imperiale. Mais pour le Figaro, plusieurs obstacles, notamment fiscaux, se dressent encore face à une fusion.D'ailleurs, "aucune décision n'est prise à ce jour", a tenu à rappeler un communiqué commun aux deux sociétés. En tout cas, si elle est réalisée, l'opération ne sera que la poursuite d'un mouvement de simplification des structures de la galaxie Lazard amorcé il y a déjà trois ans lorsqu'avait été annoncée la fusion entre Eurafrance et Azeo, qui a depuis donné naissance à Eurazeo. Ce sont à cet époque des actionnaires minoritaires (principalement UBS Warburg) qui avaient donné l'impulsion au mouvement en réclamant à Lazard plus de liquidité pour leurs titres et moins de décote. Les frondeurs avaient alors fait plier un certaine forme "capitalisme à l'ancienne", dont les holdings -permettant de vérouiller le contrôle de sociétés sans détenir la majorité du capital- étaient l'emblème.Depuis nombre d'investisseurs ont milité pour une clarification des structures. D'autant que les récents scandales financiers les ont rendus encore plus méfiants vis-à-vis des montages complexes. L'éventualité d'une fusion Eurazeo-Rue Imperiale est donc accueillie très favorablement par le marché. En clôture vendredi, le titre Rue Impériale s'envolait de plus de 7% et l'action Eurazeo gagnait plus de 3%.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.