"Pragmatique et lucide": c'est l'attitude que l'Autorité de régulation des télécoms (ART) est bien décidée à adopter vis-à-vis de l'avancement des travaux des opérateurs télécoms pour le développement de l'UMTS. Elle est donc prête à envisager un "nouveau calendrier crédible" de déploiement des nouveaux réseaux si les opérateurs ne parviennent pas à tenir celui fixé il y a deux ans au moment de la vente des licences. C'est ce qu'a affirmé le président de l'ART Paul Champsaur jeudi lors d'une conférence de presse.Il faut dire que la première échéance, prévue pour le mois prochain, approche à grands pas, sans que les opérateurs ne semblent prêts. Orange et SFR ont acquis leur licence fin mai 2001. Selon le calendrier, ils avaient alors deux ans à partir de la publication au journal officiel pour déployer un réseau couvrant 20% de la population et l'ouvrir commercialement. Bouygues Telecom, qui a décroché le sésame de la troisième génération de téléphonie mobile fin décembre 2002, dispose en théorie d'un peu plus de temps.Mais d'ores et déjà, les opérateurs se sont fixés des calendriers de lancement bien différents de celui imposé par l'autorité des télécoms. Orange et SFR ont prévu un lancement pour la mi-2004, tandis que Bouygues Telecom prévoit un lancement en douceur sur l'année.D'où les annonces de l'ART de ce matin. "Pour ce contrôle, l'ART adoptera une démarche pragmatique et lucide, en prenant en compte la réalité technico-économique du développement de l'UMTS", a-t-il poursuivi. Attention toutefois, l'ART continuera à être vigilante: elle "sera aussi particulièrement attentive à ce que l'ouverture des services UMTS en France ne souffre d'aucun retard par rapport aux autres pays européens qui ont procédé dans des calendriers similaires à l'attribution de licences", a averti le président du régulateur. La téléphonie mobile de troisième génération qui devait déferler en Europe en 2001 ou en 2002 fait toujours figure d'Arlésienne. Seuls H3G, au Royaume Uni et en Italie, Monaco Telecom, Mobilkom en Autriche et Tele 2 au Luxembourg ont lancé leur réseau UMTS. Tous les autres ne cessent d'accumuler les retards, et les législations se sont assouplies partout en Europe.
L'ART prête à renégocier un nouveau calendrier pour l'UMTS
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