"Le premier semestre 2003 a été marqué par une conjonction d'événements sans précédent pour l'industrie du tourisme": le discours d'Accor ne fait pas dans la demi-mesure. Il faut reconnaître que les justifications ne sont pas de trop face à la chute impressionnante des résultats du groupe hôtelier. Une chute en partie prévisible. Car Accor avait déjà annoncé une baisse de 7,8% de son chiffre d'affaires. Et l'on connaît le poids des coûts fixes dans ce secteur.Mais le groupe de Jean-Marc Espalioux est tout de même parvenu à surprendre les analystes par l'ampleur des dégâts. Le résultat brut d'exploitation (RBE), attendu à 838 millions d'euros par le consensus Reuters, est finalement ressorti à 817 millions, traduisant un recul de 12,5% en un an. La marge est ainsi tombée de 26 à 24,7%.Pire encore, le résultat courant avant impôts a plongé de 40,6%. Là encore, les analystes espéraient un peu mieux que les 180 millions affichés par Accor. En revanche, c'est sans surprise qu'Accor met en cause la guerre en Irak, le Sras et le manque de clientèle américaine et asiatique en Europe.A cela se sont bien évidemment ajoutées la dégringolade du dollar et les dévaluations de devises en Amérique du Sud. Conséquence: le résultat net, de 106 millions d'euros, a été amputé de moitié par rapport au premier semestre 2002.La seconde partie de l'année devrait être moins catastrophique, l'hôtellerie ayant touché "un point bas en avril 2003", selon le communiqué de la société. Mais il ne sera pas pour autant possible de renouer avec les niveaux atteints en 2002. De fait, "l'objectif du groupe est d'atteindre pour l'année 2003 un résultat courant avant impôt de l'ordre de 500 millions d'euros", précise le communiqué. Une prévision prudente comparée aux 703 millions d'euros dégagés l'an passé. Qui plus est, elle laisse entrevoir un second semestre encore tendu, avec un résultat de 320 millions d'euros, contre 400 un an plus tôt.La déception du marché est sensible après cette première prévision chiffrée de la part du groupe. En fin de journée, l'action chute de 2,02%, à 33,02 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:42

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