Les semestriels de Scor déçoivent le marché

Le résultat de Scor a beau avoir doublé, le réassureur ne convainc pas les marchés avec ses comptes semestriels. En témoigne la chute du titre mercredi soir, qui lâche 9,94%, à 4,80 euros.Il faut dire que si le bénéfice est passé de 21 à 42 millions d'euros en un an, les analystes espéraient un redressement encore plus significatif. Le consensus établi par Reuters visait en moyenne un résultat de 62 millions d'euros.Il faut dire aussi que la performance du groupe s'est dégradée au fur et à mesure du semestre. Sur le premier trimestre, le bénéfice avait en effet grimpé de 7 à 31 millions d'euros. Les chiffres publiés ce mercredi supposent donc que le bénéfice du deuxième trimestre est tombé de 14 à 11 millions d'euros.Enfin, il ne faut pas oublier que si Scor est parvenu à accroître ses bénéfices, il a également procédé, à la fin de l'année 2002, à une augmentation de capital massive. D'où une dilution importante. Ainsi, bien que le résultat ait doublé, le bénéfice par action a reculé de 44,6%, à 0,31 euro.Certes, "le résultat a été affecté par les tornades aux Etats-Unis en mai 2003", se défend le groupe. Mais, au delà du simple résultat net, les chiffres montrent dans leur ensemble que Scor reste convalescent. Compte tenu de "l'arrêt de la souscription de la filiale bermudienne CRP" et de l'impact des taux de change, les primes brutes émises, de 2,07 milliards d'euros, ont notamment baissé de 18%.Au global, et c'est là un élément qui devrait retenir l'attention des observateurs, le groupe n'a pu éviter une érosion de ses capitaux propres. De 1,25 milliard d'euros en juin 2002, ils étaient passés à 1,07 milliard en fin d'année et sont tombés à 1,02 milliard à l'issue du premier semestre 2003.Pour le groupe, il n'y a pourtant rien de véritablement inquiétant. Denis Kessler, le PDG, parle même d'"amélioration des fondamentaux" et estime que "les actions de redressement du groupe Scor commencent à produire leurs effets".En tout cas, au moment où l'on évoque une possible augmentation de capital chez Munich Re (voir ci-contre), il a affirmé ne pas avoir l'intention d'élargir une nouvelle fois le capital de son groupe. "Cette question n'est pas à l'ordre du jour du groupe Scor à l'heure actuelle", a-t-il fait remarquer lors d'une conférence téléphonique.Pour autant, il ne nie pas que Scor devra de nouveau renforcer ses fonds propres. C'est dans cette optique qu'il compte ouvrir le capital de sa branche de réassurance vie. "Le dossier a beaucoup avancé", a souligné Denis Kessler, qui espère recevoir des offres en novembre et conclure l'affaire en décembre.
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