Ahold lève des fonds et restructure à la hache

"Nous lançons aujourd'hui le nouvel Ahold". C'est ainsi que le président d'Ahold Anders Moberg a présenté le plan gigantesque de restructuration du groupe néerlandais de distribution frappé par un scandale financier en février dernier. En marge de ses résultats semestriels, le groupe a en effet annoncé qu'il voulait lever 5 milliards d'euros pour revenir dans la catégorie d'investissement des agences de notations d'ici à 2005. La première étape sera une augmentation de capital de 2,5 à 3 milliards d'euros. Entièrement garantie par un syndicat bancaire, cette émission représente entre 34% et 41% de la capitalisation actuelle du groupe. Le prix de souscription et les modalités précises de l'opération seront connues le 26 novembre prochain. La deuxième étape du plan d'Anders Moberg est un large programme de ventes d'actifs. Ahold espère également en tirer 2,5 milliards d'euros d'ici à 2005. Il s'agira avant tout de terminer le retrait d'Amérique du sud et de vendre les activités espagnoles du groupe. Plus généralement, toutes les activités où Ahold n'est pas leader devraient être cédées. En revanche, il n'est pas question pour le moment de se séparer de US Foodservices, la filiale américaine d'où le scandale est parti.Evidemment, parallèlement à ces deux piliers, le groupe entend poursuivre une politique draconienne de contrôle des coûts. En tout, 800 millions d'euros devront être économisés d'ici à 2006. Cette année, les investissements seront réduits d'un milliard d'euros. Cette campagne ne sera cependant pas neutre : elle devrait coûter 285 millions d'euros au cours des trois prochaines années. Le groupe a, en tout cas, fait un premier pas dans la restauration de la confiance en annonçant un retour à la rentabilité pour le premier semestre 2003. Certes, ce retour est encore faible. Ahold a dégagé 60 millions d'euros de bénéfice net entre janvier et juin. Mais le retour dans le vert est important. Pour l'ensemble de 2002, le groupe néerlandais avait subi une perte nette de 1,2 milliard d'euros. Et sur le premier semestre, cette perte était déjà de 142 millions d'euros. En termes de bénéfice brut d'exploitation (Ebitda), les performances sont en revanche décevantes. Le groupe annonce un chiffre de 677 millions d'euros, bien en deçà du consensus Reuters (840 millions d'euros). Au premier semestre 2002, l'Ebitda d'Ahold était de 1,09 milliard d'euros. La marge brute d'exploitation est, elle, de 2,2%. L'objectif d'Anders Moberg est d'atteindre, grâce à son programme "road to recovery" (route vers la reprise), une marge brute d'exploitation de 5% en 2005. La route risque d'être longue et périlleuse... mais les marchés sont confiants. En clôture, le titre Ahold progresse de 1,64% à 8,08 euros.
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