KPN s'affirme toujours comme l'un des opérateurs télécoms les plus solides en Europe. Le groupe néerlandais a en effet présenté un résultat net de 192 millions d'euros au deuxième trimestre. Voici un an, KPN avait dû accuser une perte nette de 9,26 milliards d'euros. Hors les colossales provisions passées pour dépréciations d'actifs, la perte était de 79 millions d'euros. Le consensus Reuters des analystes ne s'attendait qu'à un bénéfice net de 140 millions d'euros. Après un premier trimestre déjà satisfaisant, les six premiers mois de l'exercice de KPN se révèlent donc décisifs dans l'histoire du groupe. Une performance qui semble-t-il donne des ailes aux dirigeants de l'opérateur. Son président, Ad Scheepbouwer, a ainsi annoncé "qu'au vu d'un bon premier semestre, nous sommes suffisamment confiants pour relever une fois encore nos exigeants objectifs financiers pour l'exercice actuel". Désormais, KPN s'attend à une croissance de son résultat brut d'exploitation de 10% en 2003, contre 5% prévus jusqu'ici. En termes de bénéfice avant impôts, l'objectif est désormais de 1,4 milliard d'euros contre 1 milliard d'euros annoncé auparavant. Ce relèvement de l'objectif de rentabilité est "particulièrement impressionnant", selon Bert Siebrand, analyste à la banque Oyens & Van Eeghen, qui a d'ailleurs relevé sa recommandation de "vendre" à "acheter".Au-delà des résultats, le groupe entend également améliorer considérablement son bilan. On sait que l'endettement du groupe néerlandais est son point faible et l'a poussé au bord de la faillite voici deux ans. Au cours du premier semestre, la dette nette a déjà été réduite de 11,2 à 10,2 milliards d'euros. L'objectif sur l'année est donc désormais de ramener la dette, non plus à 10 milliards d'euros comme précédemment, mais à 9,5 milliards d'euros. Parallèlement, le flux de trésorerie disponible devrait, en fin d'année, s'élever à 2 milliards d'euros, contre 1,8 milliard prévus jusqu'ici. KPN retrouve donc de l'ambition. Le groupe commence en effet à toucher les fruits de la politique de dépréciations massives et de réductions drastiques de coûts engagée l'an passé. Désormais, l'opérateur néerlandais profite entièrement de la croissance de ses activités mobiles. Ces dernières ont connu au cours du trimestre une hausse des ventes de 6,4%. La filiale allemande de KPN E-Plus a notamment réalisé une belle performance, avec 270.000 abonnés supplémentaires entre avril et juin. Les activités fixes restent cependant en retrait et ne connaissent qu'une hausse de 0,2% du chiffre d'affaires.Reste que les marchés demeurent sceptiques, comme le montre le titre, qui finit sur un gain modeste, de 0,46% à 6,49 euros. Selon Merrill Lynch, certains éléments restent en effet préoccupants: la réduction des marges dans la téléphonie mobile et le déclin des parts de marché dans la téléphonie fixe. Du coup, malgré ces bons résultats, le titre a nettement sous-performé le secteur. Depuis le début de l'année, l'indice DJ Stoxx 600 Telecoms a gagné 4,42% quand le titre KPN restait stable. Il est vrai que, selon JP Morgan, KPN est encore un peu sur-valorisé avec un PE 2004 de 13,6 contre une moyenne européenne de 11,4, soit une prime de 20%.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:38

Partager :