DaimlerChrysler conclut la vente de MTU

La rumeur avait enflé ces derniers jours. Cette fois, c'est officiel. DaimlerChrysler a annoncé la vente du fabricant de turbines d'avions MTU au fonds américain Kohlberg Kravis Roberts (KKR). Programmée depuis plusieurs mois déjà, la cession du troisième motoriste européen (derrière Snecma et Rolls-Royce) avait amené le constructeur automobile à discuter avec quatre fonds: Carlyle, J.F. Lehmann, KKR et Doughty Hanson.Plus récemment, seuls restaient en lice KKR et Doughty Hanson. Mais, comme l'anticipaient les rumeurs des derniers jours, c'est finalement l'Américain qui l'a emporté aux dépens du Britannique. Depuis le début des négociations, DaimlerChrysler avait en tout cas privilégié une solution financière, excluant pratiquement une solution industrielle afin d'éviter d'éventuels conflits d'intérêts avec Pratt & Whitney, partenaire de longue date de MTU.DaimlerChrysler n'a pas rendu public le montant de la transaction. D'après Reuters, qui s'appuie sur des sources proches des négociations, l'opération aurait été conclue à un prix de 1,45 milliard d'euros. Un montant légèrement inférieur aux chiffres avancés cette semaine par la presse allemande, selon laquelle le constructeur espérait empocher entre 1,5 à 1,8 milliard.Reste que c'est surtout le calendrier qui paraît judicieux. KKR met en effet la main sur une société en creux de cycle. Crise du trafic aérien oblige, les ventes de MTU ont reculé de 11% (à 2,2 milliards d'euros) l'an passé. Et en ce qui concerne DaimlerChrysler, le temps pressait. Durant l'été, le ministre allemand de l'Economie, Wolfgang Clement, s'était inquiété de la possible vente du motoriste à un groupe étranger. Berlin a alors averti qu'il comptait durcir la loi (notamment en donnant un droit de regard au gouvernement en cas de cession) pour mieux protéger le secteur de l'armement. La signature de la vente avant l'arrivée du nouveau texte (prévue en décembre) était donc préférable pour DaimlerChrysler. Mais les réactions de mécontentement devraient être vives outre-Rhin...De fait, le ministère de l'Economie allemand n'a pas tardé, ce vendredi, à commenter la transaction, pour la "regretter". Dans un communiqué, le ministère a exprimé le voeu que KKR "préserve l'intégrité de MTU et prépare une cotation ultérieure de la société", et cela compte tenu "de la générosité des soutiens publics" octroyés dans la passé à MTU.
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