Un scandale emporte le président de Skandia

Scandale dans le monde de l'assurance suédoise. Le président du Conseil d'administration de Skandia, Bengt Braun, a annoncé lundi qu'il quittait "immédiatement" ses fonctions. Cette démission intervient alors qu'on attendait pour ce lundi le résultat d'une enquête indépendante concernant les pratiques de primes au sein de Skandia. Selon le communiqué du groupe, ce rapport "révèle un certain nombre d'infractions". "Quelques personnes de l'ancienne direction ont enfreint les règles, ignoré les décisions du conseil et menti à leurs supérieurs", résume ce même communiqué. L'affaire a débuté en octobre dernier lorsqu'une plainte avait été déposée contre trois anciens dirigeants de Skandia, dont l'ex-directeur général et l'ex-directeur financier. Le plaignant, un avocat de Stockholm, accusaient ces personnes d'avoir fait rénover leurs appartements privés aux frais de la société pour 8 millions de couronnes (890.000 euros environ). Dans le rapport annuel du groupe, ces dépenses étaient imputées à la rénovation du siège de l'assureur. Cette fraude est passible en Suède de six ans de prison. Pour redorer son blason, Skandia avait alors décidé de changer de direction. Mais le nouveau directeur général, qui doit prendre ses fonctions le 1er janvier, a été lui aussi éclaboussé par un autre scandale concernant des primes versées à certains dirigeants sans en informer officiellement le conseil d'administration. La presse suédoise évoquait la semaine passée une somme de 3 milliards de couronnes (322 millions d'euros) empochée indûment par certains dirigeants. Il semblerait qu'aucun des dirigeants opérationnels du groupe ne soient épargnés, le "champion" étant incontestablement l'ex-président d'American Skandia qui aurait empoché 75 millions d'euros à lui seul. Bengt Braun n'était pas, semble-t-il, impliqué directement dans cette affaire. Mais l'aveuglement du conseil d'administration qu'il dirigeait et la nomination contestée du nouveau directeur général auront eu raison de lui. Désormais, le groupe suédois, dont la semaine dernière S&P a révisé la perspective à négative, devra restaurer la confiance des investisseurs. Le titre gagnait 2,75% en fin de journée à Stockholm.
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