Restructuration à la hache chez Fiat

Très attendu de l'autre côté des Alpes, le plan de relance de Fiat a été dévoilé ce matin. Pour son troisième plan de restructuration en un an et demi, le plus célèbre groupe industriel transalpin, dont la perte nette 2002 a frôlé les 4 milliards d'euros, annonce une augmentation de capital de 1,8 milliard d'euros. S'ajoutant aux 7 milliards d'euros engrangés à l'occasion de cessions d'actifs ces derniers mois, cette somme doit permettre de financer les mesures drastiques annoncées aujourd'hui. D'ici 2006, le groupe va supprimer 12.300 emplois - 2.800 en Italie et 9.500 à l'étranger -, ce qui se traduira par le fermeture de 12 sites avant la fin 2004. Seront touchés avant tout les sites de CNH (matériel agricole), Iveco et des composants. L'objectif avoué de ce plan est de permettre au groupe de renouer avec l'équilibre opérationnel en 2004, après une perte opérationnelle de 344 millions d'euros en 2002. Parallèlement à ces réductions d'effectifs, Fiat annonce un programme d'embauches portant sur 4.400 emplois. Au total en 2006, le groupe entend avoir abaissé de 3,1 milliards d'euros sa structure de coûts. Concernant ses dettes, le groupe turinois s'est dit "ouvert" à la possibilité d'une renégociation du prêt convertible de 3 milliards d'euros accordé l'été passé par un groupe de banques. Mais dans l'immédiat, S&P a d'ores et déjà envisagé d'abaisser la note à long terme de Fiat. Cette dernière est actuellement de BB+. L'agence estime que la situation du groupe ne saurait s'améliorer alors que s'éloigne la perspective d'un désengagement de l'automobile.Car, pour ce qui est de Fiat Auto (40% du chiffre d'affaires du groupe mais aussi 97% de la perte d'exploitation), le retour à l'équilibre opérationnel est programmé pour 2005. Les ambitions de Fiat pour cette branche sont très nettement recentrées sur l'Italie. Selon les objectifs du plan de relance, la part de marché de Fiat Auto (marques Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Maserati, Ferrari) sur son marché domestique devrait être portée à 32,4% en 2006 (contre 30% actuellement). Sur le marché européen, où le groupe est en perte de vitesse, le groupe entend faire passer sa part de marché (hors Italie) de 3,8% aujourd'hui à 4,1% en 2006. Par ailleurs, l'administrateur délégué de Fiat, Giuseppe Morchio a indiqué que la mise sur le marché de Ferrari, filiale à 56% du groupe Fiat, depuis longtemps évoquée, restait d'actualité. "Quand le moment sera juste, nous prendrons une décision avec les autres actionnaires", a-t-il ainsi précisé.En clôture à Milan, le titre Fiat cédait 1,58% à 6,60 euros.Une augmentation de capital de 1,8 milliard d'eurosPour soutenir son plan de restructuration et "posséder une base solide de liquidité", le groupe prévoit d'émettre 368,45 millions d'actions nouvelles ordinaires. L'augmentation de capital est ouverte aux actionnaires actuels de Fiat. Pour cinq actions possédées, ces derniers pourront obtenir 3 actions nouvelles, moyennant 5 euros. Le groupe précise que l'opération devrait avoir lieu dans la deuxième semaine de juillet et qu'elle est garantie par un "consortium de banques italiennes et internationales".
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