"L'année 2003 a été globalement positive pour les petites valeurs"

latribune.fr : Quel bilan tirez-vous de cette année 2003 pour les petites et moyennes valeurs? Xavier Afresne : Le bilan me semble globalement positif. Les gérants ont en effet effectué une sélection des sociétés solides et performantes. De ce point de vue, les petites sociétés, surtout familiales, sont devenues attractives, car leur gestion est plus rigoureuse et leur risque bilantiel moindre. De plus, durant le mouvement de panique de février et mars, les opportunités étaient uniques. Ainsi, Mecartherm à 14 euros était une excellente affaire au vu de son bilan et de son dividende. Enfin, compte tenu de l'étroitesse du marché sur ces valeurs, le rebond a été aussi violent que la baisse a pu l'être.A quoi tient le sentiment positif des opérateurs sur les petites sociétés familiales? D'abord la réactivité est plus forte. On peut plus facilement changer de cap stratégique dans ce type de société, ce qui les rend plus résistantes aux difficultés économiques. Par ailleurs, les chefs d'entreprise ont une meilleure visibilité de leurs comptes, ils les observent souvent très régulièrement. Enfin, ces entreprises sont rassurantes parce qu'elles mettent en jeu le patrimoine des dirigeants, ce qui incite à une plus grande prudence. Quels sont vos secteurs préférés? Je raisonne surtout en termes de valeurs. Mais je mise actuellement sur des sociétés susceptibles de profiter de la reprise du cycle économique : le travail temporaire avec Groupe Synergie ou les biens d'équipement avec des valeurs comme Manitou. J'y ajoute des sociétés qui sont particulièrement bien gérées et qui permettent un investissement serein comme Bastide ou Foncia, par exemple. La vague de retraits de la cote va-t-elle se poursuivre?Tout dépendra de l'évolution du marché. S'il reprend, les banques d'affaires vont plutôt inciter aux introductions, sinon elles appuieront encore les retraits de cote. Actuellement, ce mouvement risque de se poursuivre, car les conditions économiques et l'environnement des taux d'intérêt n'incitent pas à continuer à engager des frais pour la cotation. Il n'empêche que plusieurs opérations de retraits m'ont déçu.Pourquoi? Cela me semble dommage pour les investisseurs qui ont fait confiance à ces sociétés, mais aussi de façon plus globale pour l'image des sociétés. Je pense notamment à Naf Naf ou à Brioche Pasquier, dont on savait qu'elle avait un bon potentiel d'ici deux ans. La convergence du Nouveau Marché et du Second Marché est-elle inévitable? Oui. Les critères de flottant sont tels pour les investisseurs institutionnels qu'il n'y a plus le choix aujourd'hui. Le Nouveau Marché n'a plus de raison d'être. On peut d'ailleurs constater qu'il n'y a plus ni introduction ni opération de recapitalisation d'importance. En fait, aujourd'hui, le Nouveau Marché est composé soit de sociétés avec une capitalisation trop faible et qui fournissent des informations insuffisantes, soit de sociétés bien gérées comme Linedata Services qui ont vocation à prendre place dans des fonds small caps et donc à rejoindre le Second Marché. Les sociétés elles-mêmes ont entamé le mouvement. Je pense notamment à Medidep qui a quitté le Nouveau Marché pour le Second Marché, ou à Ipsos, qui a rejoint le Premier Marché.
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