Les mouvements de consolidation qui doivent intervenir bientôt dans le monde du progiciel ne sont pas près d'aboutir, tant la bataille, que ce soit sur les plans juridique et boursier fait rage entre les trois acteurs concernés, Oracle, PeopleSoft et JD Edwards. Dernier épisode en date: le conseil d'administration de PeopleSoft a rejeté pour la seconde fois l'offre publique d'achat hostile d'Oracle.Cette fois, le refus ne découle pas du prix proposé par Oracle, qui a cette semaine relevé son offre initiale de 22% à 6,3 milliards de dollars, mais des doutes sur la faisabilité de la transaction. Le projet de rapprochement entre les deux acteurs majeurs doit être soumis à l'approbation des autorités de la concurrence, qui même si elles ne posent pas de veto, mènent sur ce type d'opération des enquêtes longues et dommageables sur la clientèle du groupe. C'est en tout cas le principal motif d'inquiétude du conseil d'administration de PeopleSoft, qui avait rejeté la première offre d'Oracle en raison du prix trop bas proposé par l'éditeur de logiciels (5,3 milliards de dollars). De fait, Oracle est actuellement à la deuxième place du marché devant PeopleSoft, les deux sociétés étant placées derrière SAP. En attendant, PeopleSoft poursuit ses efforts pour mener à terme le projet qu'il a choisi: sa fusion avec son concurrent JD Edwards, qui doit passer par une OPA amicale. Le groupe qui avait ajusté son offre en rajoutant une partie en cash pour mieux séduire les actionnaires de JD Edwards (lire ci-contre) a annoncé jeudi que l'opération d'échange avait débuté. Les détenteurs de titres JD Edwards peuvent troquer chacune de leur action contre 14,33 dollars ou contre un mix d'action PeopleSoft et une partie en numéraire. Au préalable, le conseil d'administration de PeopleSoft avait recommandé à ses actionnaires de refuser l'offre d'Oracle.Reste à attendre la prochaine contre-attaque d'Oracle, alors qu'en parallèle se joue une féroce bataille juridique entre les protagonistes. La dernière salve étant la plainte portée par Oracle contre PeopleSoft et les "efforts collectifs [de la direction] pour éliminer la capacité des actionnaires de PeopleSoft d'accepter l'offre d'Oracle".

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:26

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